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Encore les Russes ! Boris Johnson craint une interférence de Moscou dans les élections britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères estime que Vladimir Poutine cherche à porter atteinte à «la foi en la démocratie» et qu'il pourrait influencer les élections législatives du 8 juin en faveur de Jeremy Corbyn.

Le Kremlin, menace pesant sur les élections des démocraties occidentales ? Evoquant les élections législatives au Royaume-Uni du 8 juin prochain, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson n'a pas cherché à innover.

Dans l'édition du 12 mai du journal britannique The Telegraph, le chef de la diplomatie du Royaume-Uni a qualifié de «réelle» la possibilité de voir Vladimir Poutine tenter de saboter les élections législatives. N'avançant rien d'autre que ses intuitions, Boris Johnson assure que le président russe «se réjouirait» de la victoire du leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn.

«Nous pensons clairement [que Vladimir Poutine a influencé l'élection] aux Etats-Unis», poursuit le ministre de la Couronne, ajoutant qu'il était «tout a fait évident» que le président russe avait fait de même en France. «Nous devons être vigilants», estime donc l'ancien maire de Londres, pour qui le maître du Kremlin tente ni plus ni moins de discréditer le processus démocratique et de porter atteinte à «la foi en la démocratie».

La Russie, bête noire systématique des élections occidentales ?

Les accusations d'ingérence russe semblent être devenues le leitmotiv des périodes électorales dans les pays occidentaux. Et peu importe si la couleur politique des personnalités soupçonnées d'être soutenues, voire manipulées, par le Kremlin change du tout au tout : hier, elle était très à droite, avec Donald Trump ou Marine Le Pen, aujourd'hui très à gauche, en la personne de Jeremy Corbyn...

L'absence de preuves susceptibles d'étayer ces accusations, en revanche, sont communes à toutes ces accusations.

Lors de la campagne présidentielle américaine de 2016, le camp démocrate a attribué à Moscou les fuites d'e-mails compromettants pour Hillary Clinton et le piratage des serveurs du Parti démocrate. Ce dernier s'est traduit par la diffusion, sur WikiLeaks, des courriels de son directeur de campagne.

En dépit des enquêtes menées actuellement par les commissions du renseignement de la Chambre des représentants et du Sénat sur une éventuelle ingérence russe dans l'élection américaine, aucune preuve n'a été présentée à ce jour.

Quelques mois après l'élection américaine, ces accusations d'ingérence russe ont trouvé un écho lors de la campagne présidentielle française. Début février 2017, le secrétaire général du mouvement En Marche!, Richard Ferrand, avait laissé entendre que Moscou travaillait faire échouer Emmanuel Macron... via des attaques informatiques. «Je dis qu'il y a [...] des centaines, voire des milliers, d'attaques sur notre système numérique, sur notre base de données, sur nos sites. Et comme par hasard cela vient des frontières russes», avait-t-il déclaré sur France 2, sans donner de preuves.

L'équipe d'En Marche! avait également pris pour cible le Kremlin à travers les médias publics russes RT et Sputnik, les accusant de diffuser des «fake news» dans le but d'influencer l'élection. Mounir Mahjoubi, soutien d'Emmanuel Macron – ex-président du conseil national numérique et impliqué dans la campagne numérique du candidat – s'était ainsi dit convaincu que ces deux médias véhiculaient de fausses informations pour saboter la campagne du candidat. Des allégations auxquelles avait répondu RT.

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