«J'étais sur le chemin de la victoire jusqu'à ce que la lettre de Jim Comey le 28 octobre et le WikiLeaks russe créent le doute dans la tête des gens qui penchaient en ma faveur, et qui ont fini par prendre peur», a déclaré l'ancienne candidate à New York, interrogée par une journaliste lors d'un événement de l'ONG Women for Women International.
«Si l'élection avait eu lieu le 27 octobre, je serais votre présidente», a-t-elle ajouté.
Le président Donald Trump lui a répondu quelques heures après en deux tweets sarcastiques, assurant que les démocrates utilisaient ces accusations anti-russes comme excuse pour masquer leur humiliation dans les urnes.
«L'histoire Trump/Russie était une excuse utilisée par les démocrates pour justifier leur défaite électorale», a tweeté le 2 mai au soir Donald Trump, «peut-être que Trump a simplement fait une super campagne ?».
Donald Trump a également estimé qu'Hillary Clinton l'avait échappé belle lorsque le FBI a décidé de ne pas engager de poursuites pénales dans le cadre de l'affaire de ses emails.
«Le directeur du FBI Comey était la meilleure chose qui soit jamais arrivée à Hillary Clinton en lui accordant un blanc-seing pour de nombreuses mauvaises actions !», a-t-il encore tweeté.
«La raison pour laquelle nous avons perdu se trouve dans les événements des dix derniers jours»
Hillary Clinton a participé à quelques événements publics depuis novembre 2016, mais elle s'était peu exprimée sur les raisons de son échec. On savait, par son entourage, qu'elle entretenait une amertume vis-à-vis du FBI, qui a relancé quelques semaines avant le scrutin l'affaire de ses emails.
Début avril, elle s'était dit certaine que la misogynie avait «joué un rôle», et avait évoqué le double effet négatif de Jim Comey et des fuites de messages privés sur WikiLeaks.
«Ai-je fait des erreurs ? Mon Dieu, oui», a déclaré Hillary Clinton, promettant une «confession» et une «demande d'absolution» dans un livre à l'automne.
«Mais la raison pour laquelle nous avons perdu se trouve dans les événements des dix derniers jours [de la campagne]» , a-t-elle poursuivi, martelant que le vote anticipé, les sondages et les remontées de terrain la montraient gagnante jusqu'à fin octobre.
Reprenant les conclusions de l'administration Obama, elle a accusé le président russe Vladimir Poutine d'être co-responsable de sa défaite.
«Quand vous regardez mon adversaire et ses déclarations lors de sa campagne, ils sont assez coordonnés avec les objectifs d'un leader dont je tairai le nom», a-t-elle dit, sans aller jusqu'à directement accuser Donald Trump et Vladimir Poutine de collusion.
Ces accusations n’ont néanmoins jamais été étayées par la moindre preuve et ont été plusieurs fois démenties par le gouvernement russe et l’administration de Donald Trump. WikiLeaks, qui avait rendu public le contenu de milliers de courriers électroniques de la direction du parti démocrate, a aussi catégoriquement démenti avoir obtenu ces documents à l'aide de la Russie.
Les déclarations d'Hillary Clinton risquent de renforcer son image de mauvaise perdante, alors qu'une partie des démocrates estime que c'est bien sa stratégie électorale, peu focalisée sur les classes populaires blanches, qui est en cause.