«Le Conseil exécutif de l'OIAC a rejeté de manière écrasante la décision russo-iranienne», a déclaré le 20 avril la délégation britannique auprès de l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sur son compte Twitter, en référence à la demande russo-iranienne de mise en place d'une nouvelle équipe chargée d'enquêter sur l'attaque chimique présumée de Khan Cheikoun. Selon la délégation britannique, la projet russo-iranien avait pour objectif de «compromettre la mission d'enquête», actuellement menée par l'OIAC.
Le projet de texte russo-iranien, dont l'AFP a pris connaissance, appelait pourtant à la mise sur pied d'une investigation «pour établir si des armes chimiques ont été utilisées à Khan Cheikhoun et comment elles ont été livrées sur le site de l'incident présumé». Moscou et Téhéran invitait également les Etats membres de l'OIAC à «fournir des experts nationaux pour participer à l'investigation».
En outre, le projet de texte demandait aux enquêteurs de se rendre sur la base aérienne d'Al-Chaayrate frappée par les Etats-Unis le 7 avril pour «vérifier les allégations concernant le stockage d'armes chimiques» à cet endroit.
Le rejet de la proposition russo-iranienne a lieu au lendemain d'une annonce de l'OIAC faisant état de preuves «irréfutables» sur l'utilisation de gaz sarin ou d'une substance similaire lors de l'attaque présumée.
«S'il y avait vraiment eu du gaz sarin à Khan Cheikhoun, alors comment l'OIAC peut-elle expliquer la présence de ces charlatans de Casques blancs en train de sautiller dans les émanations de sarin sans équipement de protection ?», s'est interrogé le 20 avril le porte-parole du ministre russe de la Défense Igor Konachenkov.
Après le drame de Khan Cheikoun, la plupart des chancelleries occidentales s'étaient empressées d'accuser l'armée syrienne d'avoir mené un raid chimique sur la ville, sans pour autant fournir de preuves.
D'après Moscou et Damas, la contamination chimique aurait eu lieu à la suite d'un bombardement par l'aviation syrienne d'un dépôt d'armes contenant des gaz de combat appartenant aux djihadistes qui contrôlent la zone.