Le Kremlin a annoncé que le président iranien Hassan Rohani avait joint le président russe Vladimir Poutine par téléphone ce 9 avril, afin de discuter des conséquences de l'action militaire américaine du 7 avril. Les deux hommes l'ont qualifiée d'«inadmissible», rappelant en outre qu'elle violait le droit international.
Les présidents iranien et russe ont par ailleurs renouvelé leur appel à la tenue d'une «enquête objective» au sujet de l'attaque chimique présumée qui a touché la ville de Khan Sheikhoun, dans la province occidentale d'Idleb, le 4 avril dernier. Elle devrait permettre d'établir les responsabilités, alors qu'une grande partie des chancelleries occidentales accuse déjà sans preuves le gouvernement syrien. Les deux présidents ont aussi réaffirmé leur détermination à «approfondir leur coopération dans la lutte contre le terrorisme».
Plus tôt dans la journée, selon l'agence Reuters citant un communiqué du centre de commandement des forces russes, iraniennes et des milices soutenant le gouvernement syrien, celles-ci «répondront par la force» si la «ligne rouge» était une nouvelle fois franchie en Syrie. Cette déclaration fait référence au bombardement par l'armée américaine de la base aérienne de l'armée syrienne d'Al-Chaayrate, le 7 avril dernier.
«L'opération conduite par les Etats-Unis est une agression contre la Syrie : une ligne rouge est franchie», peut-on lire dans ce communiqué publié le 9 avril. «Désormais, toute agression, quel qu'en soit l'auteur, fera l'objet d'une réponse par la force – et les Etats-Unis connaissent les moyens dont nous disposons pour cela», précise le communiqué. La Défense russe n'a pour le moment pas confirmé ces déclarations.
Très tôt le matin du 7 avril, les Etats-Unis ont lancé 59 missiles Tomahawk sur la base de l’armée syrienne d'Al-Chaayrate, en représailles à l'attaque chimique présumée du 4 avril dans la province d’Idleb, dont Washington tient le gouvernement syrien pour responsable sans fournir de preuves. La Russie a qualifié les bombardements d'«acte d’agression usant d'un prétexte artificiel contre un pays souverain et membre de l'ONU».