Au cours d'une conversation téléphonique, le 8 avril, Sergueï Lavrov a fait savoir à Rex Tillerson que Moscou jugeait les allégations de Washington, qui accuse l'armée syrienne d'avoir mené une attaque chimique dans la région d'Idleb le 4 avril, «inexactes et non concluantes».
Si Washington assure que le bombardement de la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate, le 7 avril, s'est fait en représailles d'une attaque chimique présumée que les Etats-Unis imputent à l'armée syrienne, le ministre russe des Affaires étrangères a réclamé la tenue d'une enquête impartiale sur cet événement.
Sergueï Lavrov a ajouté que frapper un pays qui lutte «contre le terrorisme fait seulement le jeu du terrorisme».
De son côté, Rex Tillerson avait estimé, la veille du coup de fil, que la réponse de la Russie à la frappe américaine était «très décevante». Il avait également exhorté Moscou à bien réfléchir à son «soutien au régime Assad».
Les deux responsables ont convenu de poursuivre leur discussion sur la question syrienne lors de la visite du secrétaire d'Etat américain dans la capitale russe les 11 et 12 avril. Prévue de longue date, la rencontre sera l'occasion pour ce dernier de s'expliquer sur «les choses étranges qu'ils ont faites», a commenté la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, citée par l'agence Interfax.