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Document de la CIA : Washington misait sur un renversement du président Assad... en 1986

Selon un rapport déclassifié de la CIA datant de 1986, les Etats-Unis considéraient à la fin des années 1980 qu'une guerre civile en Syrie pouvait servir les intérêts américains, en provoquant la chute du père de Bachar, Hafez el-Assad.

WikiLeaks a publié sur son compte Twitter le 10 avril une note de l'Agence centrale de renseignement américaine (CIA), exhumée parmi les 13 millions de pages de document déclassifiés par la CIA en janvier dernier. La lecture de ce rapport montre que la CIA avait élaboré en 1986 des «scénarios pouvant conduire à l'éviction du président Hafez el-Assad [le père de Bachar] en Syrie».

Vingt-cinq ans avant le début du conflit syrien en 2011, les auteurs du document voyaient dans le déclenchement d'une guerre confessionnelle entre la communautés sunnite et la minorité alaouite (à laquelle appartenait le nationaliste Hafez el-Assad) une potentielle opportunité pour les intérêts américains.  

A l'époque, la CIA estimait que «les craintes de représailles et les problèmes d'organisation [rendaient] improbable un [...] soulèvement sunnite». Néanmoins, le rapport de l'Agence évaluait également qu'«une réaction excessive du gouvernement [syrien] face à des foyers mineurs de rébellion sunnite pourrait déclencher des troubles majeurs [dans le pays]».

«Dans la plupart des cas, le régime [syrien] aurait les ressources nécessaires pour écraser un mouvement d'opposition sunnite, mais nous pensons que la généralisation de la violence au sein de la population pourrait encourager un grand nombre d'officiers et de conscrits sunnites à déserter ou à se mutiner, ouvrant la voie à une guerre civile», indiquait encore la CIA. 

Or, le rapport de l'Agence américaine suggérait que la création d'un régime sunnite modéré était dans l’intérêt de Washington, notant par ailleurs qu'«un tel régime serait moins enclin à des tensions avec Israël». 

Dans le même temps, l'agence américaine de renseignement prévenait qu'une guerre civile en Syrie, la prolongation du chaos dans le pays et «un gouvernement faible à Damas pouvaient accentuer l'attractivité de la Syrie comme base pour le terrorisme».

2017 : les Etats-Unis espèrent le départ de Bachar el-Assad et bombardent une base syrienne

En 2017, la Maison Blanche espère toujours un départ du président Assad, Bachar et non plus Hafez, en dépit des déclarations contraires de Donald Trump faites durant la campagne présidentielle américaine. «Notre espoir est que Bachar el-Assad ne fasse pas partie de l'avenir de la Syrie», a déclaré le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, le 11 avril, avant de se rendre à Moscou.

Le 7 avril, les Etats-Unis ont bombardé une base aérienne syrienne, en représailles à une attaque chimique présumée, que Washington attribue sans preuves à l'armée syrienne.

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