Un nouveau bloc composé de groupes rebelles prétendument «modérés» et du Front Fateh al-Cham a vu le jour le 28 janvier dans le nord de la Syrie, prenant le nom de Tahrir al-Cham (libération de la Syrie, en arabe).
«Vu les complots qui secouent la révolution syrienne et vu la guerre interne [entre factions] et par souci d'unité, nous annonçons la dissolution des groupes suivants et leur fusion dans une nouvelle entité sous le nom Tahrir al-Cham», indique le communiqué relayé par les agences Reuters et AFP.
Outre Fateh al-Cham, le texte est signé de Liwa al-Haq, Front Ansar al-Dine, ainsi que de Jaich al-Sounna et Noureddine al-Zinki. Ces deux dernières factions étaient encore qualifiées de «modérées» par les occidentaux.
Noureddine al-Zinki fait partie des groupes soutenus par la CIA, notamment par le biais de livraisons d'armes sophistiquées telles que les missiles anti-chars TOW. L'organisation a été accusée de crimes de guerre par Amnesty International et certains de ses membres s'étaient illustrés dans une macabre vidéo de décapitation d'un enfant qu'ils accusaient d'être un soutien de Bachar al-Assad.
Le groupe a d'ailleurs fait l'objet d'une frappe américaine le 19 janvier afin de le «décourager» de se rapprocher de Fateh al-Cham.
Après la fusion de six factions le 26 janvier au sein du mouvement Ahrar al-Cham, le plus puissant des groupes insurgés, deux blocs rivaux sont ainsi en train d'émerger : l'un emmené par Ahrar al-Cham, l'autre conduit par Fateh al-Cham.
Ces deux groupes étaient pourtant encore récemment alliés au sein d'une alliance surnommée Armée de la conquête qui combattait le régime de Bachar al-Assad dans les provinces d'Idleb (nord-ouest) et Alep (nord).
Considéré par la rébellion comme une force efficace dans la lutte contre le régime, Fateh al-Cham faisait l'objet depuis quelques mois de critiques de l'opposition politique, lui reprochant sa volonté hégémonique et d'avoir terni l'image de la rébellion en raison de ses liens avec Al-Qaïda, bien qu'il ait renoncé à son affiliation à ce réseau en 2016, abandonnant ainsi son nom de Jabhat al-Nosra.
Lire aussi : Décret Trump sur l'immigration : les Casques blancs ne pourront assister aux Oscars