Est ukrainien : les insurgés décrètent le cessez-le-feu et proposent d'amender la constitution

Est ukrainien :  les insurgés  décrètent le cessez-le-feu et proposent d'amender la constitution Source: Reuters
Lancement de roquettes de type Grad par l'armée ukrainienne
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Les milices d’Ukraine de l'Est ont cessé toutes leurs opérations militaires en conformité avec l’accord de Minsk. Le chef de la république de Donetsk Alexandre Zakhartchenko a promis de réprimer toute provocation orchestrée par les forces de Kiev.

L'ordre de cessez-le-feu du président ukrainien Petro Porochenko se fonde également sur l'accord signé ce vendredi à Minsk et a été mis en application à minuit, heure locale (22h00 GMT). En ce qui concerne les troupes du ministère de l'Intérieur, le ministre ukrainien Arsène Avakov a écrit sur sa page Facebook que «toutes les unités de la Garde nationale et du ministère de l'Intérieur cesseront le feu à minuit».

Entretemps, au ministère de la Défense de la République autoproclamée de Donetsk, Edouard Basourine a ordonné aux milices de la république d'arrêter les combats «tout le long de la ligne de contact», rapporte-t-on à RIA Novosti. On a entendu une déclaration similaire de la part de la république autoproclamée de Lougansk dont les unités doivent également mettre un terme à toute opération militaire avant minuit.

Le correspondant de RT Murad Gazdiev a rapporté qu'il sentait «un calme étrange» à Donetsk après que les bombardements intensifs ont progressivement laissé place au silence de la nuit.

Plus tôt dans la journée, les autorités des républiques dissidentes ont annoncé qu'elles avaient ratifié l'accord de paix. Les milices cesseront toutes les opérations militaires hors des territoires de la République populaire de Donetsk, a dit Alexandre Zakhartchenko. Il a pourtant ajouté que les forces d'autodéfense répondraient aux éventuelles provocations de Kiev, y compris aux assauts d'infanterie et aux tirs de précision.

Le leader de Donetsk a déclaré que les insurgés ne donneront pas d'échappatoire aux soldats du régiment ukrainien pris en tenaille près du village de Debaltsevo début février.

«Nous réprimerons toutes leurs tentatives de s’échapper», RIA Novosti cite les propos de Zakhartchenko.

Le chef des insurgés a rappelé que «Debaltsevo n’était pas mentionné dans les accords» signés à Minsk le 12 février, ce qui signifie que «L’Ukraine a tout simplement trahi ses 5 000 soldats pris au piège dans la "cuvette" de Debaltsevo».

Les forces d'autodéfense près de Debaltsevo ont reçu l'ordre de tenir le cordon sans abattre ni libérer aucun militaire ukrainien retenu dans l'encerclement. Basourine exige des soldats qu'ils déposent leurs armes.

Zakharchenko a signé un décret proclamant le début de la trêve à 01h00 heure locale dimanche, soit 0h00 heure de Kiev et 22h00 GMT.

Le dirigeant de la République autoproclamée de Donetsk a déclaré que le contrôle de sa frontière avec la Russie ne serait pas confié aux gardes-frontières ukrainiens : «Aujourd'hui, on ordonnera la création d'un service de gardes-frontières. Aucun soldat ukrainien ne pénétrera sur notre territoire».

Porochenko n'hésitera pas à déclarer la loi martiale

Entretemps, le président ukrainien Petro Porochenko a averti que, si le deuxième accord de Minsk échoue, «la loi martiale sera appliquée non seulement à Donetsk et Lougansk, mais dans tout le pays».

En attendant, le ministère des Affaires étrangères russe espère que Kiev, les milices, ainsi que toutes les parties au processus de paix qui a mené à l'accord de Minsk - y compris la France et l'Allemagne - «feront tout leur possible pour que les accords signés soient scrupuleusement mis en œuvre».

Le ministère met en garde contre «des représentants de l'Ukraine, de certains pays occidentaux et des Etats-Unis en particulier» qui auraient «officiellement partagé l'avis de nationalistes radicaux siégeant à la Rada [Parlement ukrainien]», ce qui aurait contribué à «fausser le contenu des accords signés à Minsk».

Porochenko s'est entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande par téléphone samedi.  Dans la conversation, il a été rappelé que les deux parties au conflit doivent s'acquitter de leurs obligations au regard de l'accord de Minsk, surtout en ce qui concerne le cessez-le-feu.

Le président ukrainien a eu une autre conversation téléphonique avec son homologue américain Barack Obama au cours de laquelle il a été convenu d'une «coordination des efforts en cas de réescalade» du conflit dans le sud-est ukrainien.

Porochenko et Obama «ont discuté de la situation dans le Donbass et ont échangé leurs inquiétudes concernant la tournure prise par les évènements à Debaltsevo», lit-on sur le site officiel du président de l’Ukraine.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le ministre américain John Kerry, qui ont aussi échangé par téléphone, et ont mis en relief «l’importance de l’observation stricte du régime de cessez-le-feu par les parties au conflit».

Lavrov a également souligné que le traité de paix de Minsk «comprend l'obligation pour Kiev de lever le blocus financier et économique de la région du Donbass, d’amnistier les combattants des forces d’autodéfense, d’organiser une réforme constitutionnelle à la fin de l’année et d'adopter une loi organique sur le statut spécial du Donbass», a écrit le diplomate russe sur sa page Facebook.

Le groupe de contact, qui comprend des représentants des régions de Donetsk et de Lougansk, a organisé des consultations vidéo samedi annoncées par l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE).

Si l'on en croit l’OSCE, toutes les parties concernées ont accepté de prendre les mesures nécessaires au rétablissement de la paix et à la désescalade du conflit, y compris dans les environs de Debaltsevo et de Marioupol.

Le groupe de contact reprendra des consultations de manière régulière pour assurer l’observation des accords de Minsk, a-t-on ajouté.

Promesse de réforme constitutionnelle

L'accord de Minsk prévoit la création d’une zone de sécurité qui sépare les troupes de Kiev des forces d'autodéfense, un régime de cessez-le-feu à partir de dimanche et le retrait des armes lourdes dans un délai de 14 jours. Le document a été signé par le groupe de contact qui comprend les leaders des républiques autoproclamées de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR), un représentant de l’OSCE, l’ex-président ukrainien Leonid Koutchma et l’ambassadeur russe en Ukraine.

Le nouvel accord de paix s'est accompagné d'une déclaration conjointe des participants aux rencontres au «format Normandie» - le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Petro Porochenko - qui avaient fait également le déplacement dans la capitale biélorusse.

Conformément aux termes du traité, les républiques autoproclamées de l’est ukrainien ont proposé des amendements à la constitution. Une des revendications clés porte sur le droit des régions de définir la structure et de déterminer elles-mêmes la composition des gouvernements locaux, c'est ce qu'a défendu Denis Pouchiline, représentant de la DNR, aux pourparlers de Minsk.

Les insurgés, comme il l'a rappelé, demandent également un statut officiel pour la langue russe et les autres langues minoritaires parlées dans les régions centrales d’Ukraine. Une autre point prévoit la décentralisation du système fiscal «jusqu’à la possibilité de créer des zones économiques libres et d’introduire des régimes juridiques spéciaux sur certains territoires», a déclaré Pouchiline cité par TASS.

L'accord signé à Minsk ce vendredi 12 février vise à mettre un terme au conflit qui dure depuis avril 2014 dans l'est ukrainien et qui a déjà fait plus de 5300 morts selon l'ONU. Les bombardements à Donetsk ont continué pendant toute la journée de samedi jusqu'à l'entrée en vigueur de l'accord à minuit.

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