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En Syrie et en Irak, des centaines de djihadistes suédois financés par des prestations sociales

Un rapport universitaire a révélé que des centaines de djihadistes suédois ont continué à percevoir des aides sociales, tout en combattant pour Daesh ou l'ex-Front al-Nosra. Le gouvernement parle d'une situation «inacceptable».

L'Université suédoise de défense a publié le 9 mars un rapport passant au crible les cas individuels de centaines de Suédois qui ont rejoint Daeshou d'autres groupes terroristes, en Irak et en Syrie, entre 2013 et 2016. Réalisé à la demande de l'Autorité suédoise de surveillance financière, ce document a dévoilé qu'une majorité de djihadistes avait continué à percevoir des prestations sociales (allocations familiales, pensions alimentaires et autres prestations) après leur engagement. 

Soulignant que des tiers répondaient vraisemblablement aux courriers à la place des terroristes afin de tromper les services sociaux, le rapport a précisé que l'argent des prestations sociales était généralement transféré sur des comptes bancaires à l'étranger. 

Les autorités suédoises promettent de «reprendre en main la situation»

En 2016, le cas de Michael Skramo, désormais connu sous le nom d'Abdul Samad al Swedi, avait fait scandale. Cet individu, accompagné de sa femme et de ses quatre enfants, avait quitté la ville de Göteborg en 2014 pour rejoindre la Syrie. En huit mois, Michael Skramo avait perçu près de 5 000 dollars (4 700 euros) de prestations sociales, tout en apparaissant régulièrement dans des vidéos de propagande du groupe terroriste Daesh. 

«Bien entendu, c'est totalement inacceptable. Aucun fonds public ne devrait être utilisé pour [financer] quoi que ce soit se rapprochant du terrorisme», a réagi la ministre de l'enseignement secondaire, Anna Ekstrom, au micro de la chaîne de télévision publique SVT.

«Nous avons besoin de reprendre en main cette situation immédiatement. Nous nous préparons à nous rendre au Parlement et à faire en sorte que le gouvernement soit en mesure de mettre fin immédiatement aux versements de sommes aussi conséquentes», a-t-elle ajouté.

La Suède n'est cependant pas le seul pays concerné par ce problème. En février dernier, le journal danois Ekstra Bladet révélait par exemple que des ressortissants du Danemark ayant prêté allégeance à Daesh et partis combattre en Syrie avaient continué à percevoir des prestations sociales.  

En octobre 2015, des médias belges avaient rapporté que plus de 200 combattants de Daesh originaires du Plat Pays percevaient également des aides sociales.

300 Suédois ont rejoint des groupes terroristes en Syrie et en Irak

En 2016, un rapport du Sapo, le Service de sécurité suédois, a révélé qu'environ 300 Suédois combattaient en Irak et en Syrie dans les rangs de l'Etat islamique ou de l'ex-Front Al-Nosra. Selon lui, ces jeunes hommes nés en Suède et âgés de 18 à 30 ans pour la majorité ne disposent en général que d'un faible revenu, voir d'aucune rentrée d'argent.

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