Un migrant âgé de 23 ans, originaire de Syrie et installé dans la région de Göteborg, au Sud-Ouest de la Suède, avait affiché le drapeau noir de l'Etat islamique sur sa page Facebook en juin dernier. Une enquête de police avait alors été ouverte pour le chef d'inculpation d'«incitation à la haine».
Gisela Sjövall, procureur en charge du dossier, a finalement refusé de poursuivre le jeune homme. Il a justifié sa décision par le fait que «l'Etat islamique manifeste de la haine à l'encontre de tout le monde et non d'un groupe ethnique en particulier», comme le rapporte le Daily Mail. En effet, le droit suédois ne qualifie d'incitation à la haine que les propos visant des communautés ciblées.
«Si la croix gammée est un symbole antisémite, on ne peut pas en dire autant du drapeau de l'Etat islamique, car cette organisation déteste les Chrétiens, les Chiites, les Yazidis, les homosexuels et de nombreuses autres communautés dont les juifs», a ajouté Gisela Sjövall.
Interrogé par la police, le jeune homme a affirmé ne pas soutenir l'Etat islamique. Selon lui, le symbole en question appartiendrait à la culture musulmane et aurait fait l'objet d'une récupération par les terroristes depuis le début de la guerre en Syrie. La police suédoise a tout de même tenu à faire savoir que l'intéressé avait retiré l'image de sa page Facebook.
La médiatisation récente de l'Etat islamique a considérablement popularisé l'utilisation du drapeau noir dans différents contextes. En Europe, les Etats sont partagés sur l'attitude à adopter. Si certains, comme le Royaume-Uni, se refusent à l'interdire, d'autres l'ont déjà déclaré illégal, comme l'Allemagne ou les Pays-Bas.