WikiLeaks met en ligne plus de 8 000 documents de la CIA révélant ses capacités de piratage
Il s'agit, selon WikiLeaks, du plus important lot jamais publié. On y apprend notamment, annonce le lanceur d'alerte, que la CIA expérimenterait le piratage de téléphones portables et de téléviseurs ainsi transformés en microphones.
Ce mardi 7 mars, le lanceur d'alerte WikiLeaks a publié une partie des 8 000 documents de la CIA sous le nom de code Vault7. La fuite, contenant des éléments datés de 2013 à 2016, proviendrait d'un réseau interne du Center for Cyber Intelligence de la CIA, à Langley, en Virginie. Elle contient, annonce Wikileaks, des informations relatives aux procédés de piratage employés par la CIA.
RELEASE: Vault 7 Part 1 "Year Zero": Inside the CIA's global hacking force https://t.co/h5wzfrReyypic.twitter.com/N2lxyHH9jp
— WikiLeaks (@wikileaks) 7 mars 2017
«Récemment, la CIA a perdu le contrôle de la majorité de son arsenal de piratage, notamment de ses virus, chevaux de Troie, malware...», déclare WikiLeaks. Une fois rendues publiques, ces informations donnent à quiconque une mesure assez claire de «toutes les capacités de piratage dont dispose la CIA». Sont aussi ciblées les applications de messagerie telles que WhatsApp, Signal ou Telegram.
Des prises de contrôle à distance d'iPhone et de téléviseurs
Dans un communiqué, WikiLeaks souligne que ces documents révèlent notamment que les programmes développés par la CIA permettraient des attaques contre «les iPhone d'Apple, les Android de Google et le système d'exploitation Windows de Microsoft».
Espionnage : pour @WikiLeaks, les accusations de #Trump contre #Obama ne sont pas absurdes https://t.co/Ya5Tx9urwMpic.twitter.com/Y3PAlRgHJK
— RT France (@RTenfrancais) 7 mars 2017
Le programme Weeping Angel (ange qui pleure), apprend-t-on également, permettrait ainsi de simuler l'extinction des téléviseurs connectés Samsung et d'enregistrer des conversations à distance, y compris lorsque l'appareil semble éteint.
Des agents opérant depuis le consulat américain à Francfort
Parmi les révélations principales, on apprend notamment que les pirates de la CIA opéreraient depuis le consulat américain à Francfort, transformé pour l'occasion en véritable base secrète. Les agents, sous couverture, disposeraient en effet de passeports diplomatiques. Dans une notice rédigée par l'un des agents américains, on peut notamment lire : «Passez tranquillement la frontière avec votre couverture bien en tête, et ils se contenteront de tamponner votre passeport.»
La source ayant permis ces fuites et citée par WikiLeaks a agi afin d'«ouvrir un débat au sujet des moyens de contrôle démocratiques des armes cybernetiques». Une autre question posée par ces révélations concerne «la légitimité de la CIA à déployer de tels moyens de piratage et le problème de ses moyens de surveillance des citoyens», ajoute-t-elle.
Les nombreuses pages qui seront publiées dans les jours à venir nécessiteront une enquête minutieuse «de la part des journalistes qui ont déjà fait preuve d'excellence» par le passé, annonce WikiLeaks.