Les Démocrates ont perdu l'élection présidentielle aux Etats-Unis et ils sont prompts à tenir la Russie pour responsable de leur échec. Une posture qui a l'avantage d'éviter de devoir se remettre en question.
Après tout à quoi bon, si il est possible de destituer l'actuel président ? C'est ce qu'à dû se dire la députée démocrate Maxine Waters, qui a fait appel au bon sens de ses concitoyens pour mettre en marche la procédure. Et pour un acte aussi déterminant pour l'avenir de la plus grande démocratie du monde, elle a évidemment de bonnes raisons et ne laisse pas de place aux approximations.
«Je n'appelle pas à la destitution [de Donald Trump], il le fait lui même», précise la députée dans son intervention historique. Elle prépare la suite de son argumentaire avec un poncif à l'originalité certaine : la Russie a piraté le camp démocrate.
Une fois les fondations solidement ancrées, le tour surréaliste de sa conférence peut prendre son envol. Quelques mots plus loin, elle accuse le président russe d'avoir fourni des bombes qui «ont tué des enfants et des familles innocentes à...euh...à...euh...». Devant la gêne manifeste de l'assistance, un journaliste vient gracieusement à son aide, en lui suggérant «Alep ?». D'un geste de la main nonchalant, elle acquiesce : «Ouais, à Alep.»
Filant la métaphore, elle imagine alors le président américain enlaçant son homologue russe pendant que celui-ci «poursuit son avancée sur... la Corée ?». L'air interrogatif qu'elle adresse au journaliste laisse supposer qu'un doute l'habite au moment de lancer sa phrase choc, celle qui justifie la destitution d'un président en exercice. Mais qu'à cela ne tienne elle conclut droit dans ses bottes : «Nous ne pouvons continuer d'avoir un président qui agit de la sorte, c'est dangereux pour les Etats-Unis.»
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