Plus de 50 unités militaires américaines, y compris quatre chars de combat M1 Abrams et 15 véhicules blindés légers d'infanterie, sont arrivées sur la base militaire de Tapa le 6 février, a annoncé l'Etat-major de l'armée estonienne.
Le premier bataillon du 68e régiment de blindés de l'Armée américaine doit prendre le relais de l'unité de parachutistes américains stationnée en Estonie depuis septembre, marquant ainsi un raffermissement de la présence américaine dans les pays baltes, ainsi qu'un renforcement de la militarisation des frontières de l'Estonie avec la Russie.
«Le déploiement de matériel et de troupes [militaires] à l'intérieur et autour de l'Europe marque le début d'une rotation continue des unités de combat de brigades blindés [américaines] faisant partie de l'opération Atlantic Resolve», a pour sa part déclaré le département d'Etat américain à la Défense, dans un communiqué paru le 6 février.
«[L'opération] Atlantic Resolve est une démonstration de l'engagement continu des Etats-Unis vis-à-vis de la sécurité collective, au travers d'une série d'actions visant à rassurer les alliés de l'OTAN et les partenaires du dévouement [américain] en vue d'assurer une paix durable et la stabilité dans la région en regard de l'intervention russe en Ukraine», ont également ajouté les responsables américains.
En outre, le commandant de la compagnie américaine déployée en Estonie, le capitaine Edward Bachar, a déclaré que les troupes américaines participeraient le 24 février au défilé militaire de la fête de l'indépendance estonienne.
Le renforcement de la présence américaine en Europe orientale se poursuit
Le déploiement par rotations de troupes américaines en Estonie s'inscrit dans le renforcement de l'activité de l'OTAN à la frontière russe depuis plusieurs mois.
Des accords militaires ont par exemple été signés entre les Etats-Unis à la mi-janvier avec chacun des pays baltes. Ces accords portent notamment sur le statut des soldats américains envoyés en Estonie, Lettonie et Lituanie par l'administration sortante. De plus, le financement de l'amélioration de l'équipement militaire de la base de l'OTAN de Tapa, située à proximité de la frontière russe, a par exemple été complété par l'armée américaine.
Début janvier, 2 800 unités de matériel militaire, dont des chars Abrams, des véhicules d’artillerie Paladin et des véhicules de combat Bradley, ainsi que 4 000 militaires américains ont ainsi été transportés jusqu'au port allemand de Bremerhaven, dans la cadre de l’opération «Atlantic Resolve». Ces unités ont ensuite été déplacées vers la Pologne pour participer à des exercices militaires fin janvier, puis ont été déployées dans sept pays, dont les Etats baltes, la Bulgarie, la Roumanie et l'Allemagne.
Lors de son sommet à Varsovie en juillet 2016, l'OTAN avait annoncé qu'elle déploierait des bataillons internationaux de manière rotative en Pologne, en Estonie, en Lituanie et en Lettonie, afin de parer une éventuelle «incursion russe». La base militaire de Tapa, en Estonie, accueillera ainsi 800 soldats britanniques et 300 soldats français en 2017.
La Russie a de son côté déclaré à de multiples reprises que cette accumulation importante d'unités militaires près de ses frontières correspondait à des actions agressives et dangereuses pour la sécurité du continent européen.
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