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Trump défend son décret sur l'immigration, qui provoque colère et applaudissements dans le monde

Le président américain a tenu à mettre les points sur les «i», après avoir pris un décret interdisant l'accès aux Etats-Unis des citoyens de pays à majorité musulmane. Dans le monde, dirigeants et chefs de parti ont réagi diversement.

«Pour que les choses soient claires, il ne s'agit pas d'une interdiction visant les musulmans, comme les médias le rapportent faussement», a expliqué selon l'agence AFP Donald Trump, le 29 janvier, au lendemain de la signature d'un décret controversé sur l'immigration. Celui-ci interdit pour trois mois l’entrée sur le territoire des Etats-Unis de ressortissants de sept pays majoritairement musulmans : l'Iran, l'Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen. «Cela n'a rien à voir avec la religion, il s'agit de terrorisme et de la sécurité de notre pays», a insisté le nouveau locataire de la Maison Blanche.

L'annonce de ce décret douanier, le 28 janvier, est loin d'être passée inaperçue, provoquant les réactions publiques de nombreux dirigeants et responsables politiques du monde entier.

La Pologne et la République tchèque applaudissent

Le président américain a pu trouver un allié en la personne du président tchèque Milos Zeman, qui l'a félicité pour son nouveau décret. Le porte-parole du chef d'Etat d'Europe centrale a ainsi jugé que le président américain protégeait son pays et était soucieux de la sécurité de ses citoyens. «Exactement ce que nos élites européennes ne font pas», a-t-il souligné, selon l'agence AFP.

Autre soutien européen du décret américain : Varsovie. «Il est du droit de tout Etat souverain de fixer sa propre politique d'immigration. Donald Trump n'a pas fermé la porte des Etats-Unis aux réfugiés mais aux immigrants de sept pays musulmans. [...] Il a le droit de le faire», a lancé le chef de la diplomatie polonaise, Witold Waszczykowski.

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Des figures politiques européennes font entendre leur soutien à Trump

Dans un certain nombre de pays européens, en outre, les leaders de formations politiques anti-immigration ont souhaité exprimer leur sympathie pour la décision prise par Donald Trump. Ainsi, aux Pays-Bas, le chef du Parti pour la liberté (PVV) Geert Wilders s'est enthousiasmé sur Twitter : «Bien joué @POTUS [President of the United States], c'est la seule manière de rester en sécurité et libre. Je ferais la même chose. J'espère que vous ajouterez plus de pays islamiques comme l'Arabie saoudite bientôt.»

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En Italie, c'est le leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, qui a salué la mesure américaine sur l'immigration. «Ce que [le président américain] est en train de faire de l'autre côté de l'océan, j'aimerais qu'on le fasse en Italie. Une invasion est en cours, et elle doit être stoppée», a tweeté l'Italien.

En France, si le Front national (FN) est resté jusqu'alors discret sur ce sujet, le prolixe maire de Béziers Robert Ménard, élu avec le soutien du FN, a salué une nouvelle politique migratoire américaine «courageuse» – à l'inverse, selon lui, de celle menée par Paris depuis quatre décennies.

Dans l'Hexagone toujours, le président de la formation souverainiste Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan, s'est étonné de l'ampleur de la controverse causée par cette mesure. «Pourquoi polémiquer ? Il applique le programme pour lequel il a été élu», a tweeté le candidat à l'élection présidentielle.

Enfin, l'ancien chef de file du parti britannique souverainiste Ukip, Nigel Farage, a volé au secours de Donald Trump, dans une série de tweets justifiant son nouveau décret. «Donald Trump a été élu pour protéger l'Amérique des terroristes de Daesh», a rappelé le flamboyant défenseur du Brexit.

«Condamnez-vous l'Arabie saoudite qui refuse d'accepter des réfugiés ?», a également tweeté Nigel Farage, à l'adresse d'un secrétaire d'Etat britannique, Sajid Javid, qui l'accusait de bafouer les «valeurs britanniques» en défendant le décret de Donald Trump.

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Hollande et Merkel indignés

En Europe néanmoins, les chefs d'Etat et de gouvernement ont été nombreux à contester le bien-fondé de la décision de Donald Trump. La chancelière allemande, Angela Merkel, a ainsi «regretté» ce décret sur l'immigration, jugeant quil n'était pas justifié «de placer sous une suspicion généralisée des gens en fonction de leur origine ou croyance». Le président de la République française François Hollande a quant à lui profité de son entretien téléphonique avec le président des Etats-Unis pour dénoncer auprès de son homologue «le repli sur soi», et appeler au respect du principe d'accueil des réfugiés.

Dans la même veine, le ministre des Affaires étrangères suédois, Margot Wallström, a évoqué sur sa page Facebook une mesure «profondément regrettable» qui «renforce la défiance et les tensions entre les individus». 

Plus sobrement, le porte-parole du Premier ministre belge a indiqué que son pays n'était «pas d'accord» avec le décret américain, tandis que le nouveau chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a tweeté : «L'Italie est ancrée à ses propres valeurs. Société ouverte, identité plurielle, aucune discrimination.»

Une réaction tempérée par le chef de la diplomatie italienne, qui a déclaré dans un entretien au Corriere della Serra que l'UE n'était pas bien placée pour donner son avis sur le sujet. «Ou alors c'est que nous voulons oublier qu'en Europe aussi on érige des murs», a précisé Angelino Alfano.

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Critiques timides du Royaume-Uni et des Pays-Bas

Refusant dans un premier temps de critiquer l'initiative de la Maison Blanche, le Premier ministre britannique Theresa May a finalement fait savoir via son porte-parole, le 30 janvier, que son pays n'était pas d'accord avec «ce type d'approche». Pour autant, le porte-parole de la chef du gouvernement conservateur – qui est la première dirigeante mondiale à avoir rencontré le nouveau président américain, le 27 janvier – a tenu à préciser : «La politique d'immigration des Etats-Unis est l'affaire du gouvernement des Etats-Unis.»

Similairement, le Premier ministre de centre droit des Pays-Bas, Mark Rutte, a indiqué dans un communiqué : «Nous sommes conscients de la possibilité que des terroristes potentiels puissent abuser des procédures d'asile [...]. Dans ce contexte, nous déplorons l'interdiction de voyager décidée aux Etats-Unis pour les habitants de sept pays musulmans et nous la rejetons.»

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Trudeau et l'Indonésie du côté des pays ciblés

Hors d'Europe, Justin Trudeau a fourni l'une des réponses les plus théâtrales à la mesure américaine. Le Premier ministre du Canada a fait savoir sur Twitter que son pays continuerait à accueillir des réfugiés «indépendamment de leur foi» (sous-entendant donc, à tort, que le décret de Donald Trump concernerait un tri des immigrés en fonction de leur religion).

Les pays concernés par cette mesure, sans surprise, ont également fait entendre leur indignation. L'Iran, par la voie de son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, a accusé Donald Trump d'aider les terroristes à recruter, «en creusant la fracture initiée par les démagogues extrémistes».

A l'annonce du décret pris par la Maison Blanche, Téhéran a en outre fait savoir qu'il appliquerait la réciprocité aux citoyens américains.

Egalement sur la liste des pays privés d'accès aux Etats-Unis, le Soudan a déploré ce décret, qui fait pourtant suite à la levée «historique» de sanctions américaines, tandis que les représentants des rebelles chiites Houthis du Yémen ont jugé que le texte était «illégal et illégitime».

Non concernée par le décret de Donald Trump, mais pays comptant le plus grand nombre de musulmans au monde, l'Indonésie a elle aussi «profondément regretté» cette décision. Une réaction similaire, en outre, à celle du chef de la Ligue arabe (qui inclut l'Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen), Ahmed Aboul Gheit.

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