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L'Allemagne renforce sa présence au Mali «afin d'endiguer les flux migratoires en Europe»

Le Parlement allemand a approuvé l'envoi de nouvelles troupes au sein de la mission de l'ONU au Mali. Les effectifs pourront être renforcés jusqu'à 1 000 soldats, pour tenter de résoudre un conflit s'apparentant de plus en plus à un bourbier.

L'Allemagne va pouvoir envoyer jusqu'à 1 000 hommes pour participer à la mission de l'ONU au Mali (Minusma), destinée à favoriser la mise en œuvre d'un accord de paix entre le gouvernement malien et les rebelles du nord du pays. Jusqu'à présent, le nombre maximum de soldats allemands pouvant être déployés était de 650 mais actuellement seuls 530 militaires sont stationnés dans l'ancien fief des rebelles, Gao, dans le nord du Mali.

Parmi les nouvelles prérogatives de la Bundeswehr, l'armée allemande sera notamment chargée d'assurer la chaîne de sauvetage de la Minusma jusqu'alors sous commandement des Pays-Bas. Quatre hélicoptères de transport et quatre de combats doivent également être envoyés afin d'assurer cette mission. 

Eviter de réitérer les «erreurs» sur la question migratoire ? 

Le vote du Bundestag intervient dans un contexte politique allemand en proie aux difficultés concernant l'immigration. Fin janvier, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a affirmé que le gouvernement allemand avait fait des «erreurs» sur la question migratoire, assurant que l'Allemagne essaierait «d'améliorer» ce qui n'a pas été fait en la matière. 

Ainsi, Henning Otto, député de la CDU, le parti d'Angela Merkel, s'est félicité de cette décision, qu'il estime nécessaire aussi bien pour la stabilité du Mali, que du continent européen. 

«Un effondrement du Mali enclencherait une réaction en chaîne terriblement négative, avec des conséquences imprévisibles aussi pour l'Europe. C'est pourquoi nous devons parvenir à stabiliser durablement ce pays, afin d'endiguer les flux migratoires, de lutter contre le terrorisme et au sein de cette mission, la Bundeswehr a un rôle clef à jouer», a-t-il déclaré, cité par le média allemand Deutsche Welle.

55 députés, dont de nombreux députés de Die Linke, se sont néanmoins opposés à cette motion du Bundestag. «On peut faire un parallèle inquiétant avec la mission en Afghanistan qui a été un échec», a déclaré Niema Mossavat, citant notamment la dangerosité du théâtre d'opération comme point de comparaison. 

La Minusma est effectivement considérée comme la mission de l'ONU la plus dangereuse au monde et la cible d'attaques régulières des djihadistes de Daesh. L'an dernier plus de 30 soldats de la Minusma ont été tués. 

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Les Allemands au secours des Français, pris dans le bourbier Malien ?

Lancée en janvier 2013 par la France, l'opération Serval, avait pour but d'éradiquer rapidement les groupes terroristes dans le nord du Mali. Si le président Hollande estimait en mai 2013 que cette mission avait été «réussie militairement [et] pratiquement», la situation dans la région reste toujours instable presque quatre ans plus tard, malgré l'envoi en renfort de troupes internationales sous l'égide de l'ONU afin de collaborer avec les troupes françaises et maliennes. 

Face aux difficultés persistantes sur le terrain, la France a imposé une résolution votée par le Conseil de sécurité en juin 2016 afin de porter les effectifs de la Minusma de 11 240 à 13 289 soldats. La demande d'augmentation du contingent a été en grande partie satisfaite par l'Allemagne, en faisant le premier contributeur européen à la force internationale.

La mission française actuelle, qui opère sous le nom de mission Barkhane depuis août 2014, regroupe 3 500 militaires et des centaines de véhicules militaires répartis entre le Niger, le Mali et le Tchad.

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