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En pleins pourparlers de paix à Astana, des rebelles de l'ASL sont attaqués par Al-Nosra en Syrie

Les djihadistes du groupe terroriste Fateh Al-Cham se sont retournés contre des groupes affiliés à l'Armée syrienne libre. Les rebelles qui participent aux négociations d'Astana sont accusés de «conspiration» par le groupe terroriste.

De violents combats ont éclaté depuis le 24 janvier dans une zone située à l'ouest d'Alep entre des factions affiliées à l'Armée syrienne libre (ASL) et les combattants du groupe Fateh Al-Cham (ex-Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda).

Selon des responsables de l'ASL cités par l'agence de presse Reuters, l'attaque surprise menée par les djihadistes a permis la conquête le 25 janvier de territoires contrôlés par des groupes de l'ASL dans le nord-ouest de la Syrie.

L'agence de presse Reuters a également rapporté les propos d'un commandant de l'ASL indiquant qu'en réponse à l'attaque, une «guerre globale» contre l'ex-Front Al-Nosra a été déclenchée.

Le Front Fateh Al-Cham a par ailleurs publié une déclaration dans laquelle il a précisé avoir été contraint d'agir de manière préventive pour «contrecarrer les conspirations». Sans faire directement référence aux affrontements du 24 janvier, les djihadistes ont accusé les rebelles affiliés à l'ASL de comploter contre leur organisation et de chercher à les «isoler». Ils ont également indiqué soupçonner ces factions rebelles de livrer leurs positions sur le terrain. 

Considéré comme une organisation terroriste, le Front Fateh Al-Cham a été exclu du cessez-le-feu en Syrie et des négociations tenues depuis le 23 janvier à Astana, la capitale du Kazakhstan.

Les affrontements entre les différentes composantes armées et opposées au gouvernement syrien sont survenus alors que certains groupes de l'opposition armée participaient au sommet d'Astana parrainé par la Russie, l’Iran et la Turquie visant à régler la crise syrienne. Pour les djihadistes du Front Fateh Al-Cham, les «conférences et les négociations» ont pour objectif de «détourner la révolution vers la réconciliation avec le régime criminel [de Bachar el-Assad]». 

Les tensions latentes entre les djihadistes et d'autres groupes de l'opposition armée, soutenus pour certains par la Turquie et par d'autres Etats, ont refait surface avec force depuis la libération d'Alep-Est par l'armée syrienne appuyée par l'aviation russe.

Le processus d'Astana et l'accord négocié et garanti par la Russie, l'Iran et la Turquie semblent avoir enfoncé le clou et accentué la fracture et la division entre les factions opposées à Damas.

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