Etats-Unis : une journaliste s'en prend à Chelsea Manning et se fait recadrer sur internet
Les internautes n'ont pas apprécié que Judith Miller, journaliste connue aux Etats-Unis pour avoir justifié les interventions américaines en Libye et en Irak, accuse Chelsea Manning d'avoir causé de nombreux morts en dévoilant des documents secrets.
Judith Miller, journaliste de Fox News, ne digère pas la réduction de peine du soldat Bradley Manning, devenu après changement de sexe officiellement Chelsea. Dans un tweet accusateur, la partisane d'une vision offensive et néo-conservatrice de la politique étrangère des Etats-Unis reproche au lanceur d'alerte d'avoir causé la mort de nombreuses personnes en remettant à WikiLeaks quelque 700 000 documents en 2010.
Obama commutes sentence of Chelsea Manning. How many people died because of manning' leak? https://t.co/WrijBtp4fo
— Judith Miller (@JMfreespeech) 17 janvier 2017
Outrés, des internautes avertis ont tenu à rappeler les états de service de Judith Miller qui, selon eux, semble illustrer parfaitement la collusion entre les médias mainstream, le renseignement américain et le pouvoir exécutif aux Etats-Unis.
En 2001, la journaliste d'investigation, alors au New York Times, est récompensée du prestigieux prix Pulitzer pour ses enquêtes concernant Al-Qaïda et le super-méchant de l'époque : Oussama ben Laden, que la diplomatie américaine a utilisé pour intervenir en Afghanistan et en Irak.
Less than the number who died because of your Iraq war reporting. https://t.co/oBnMMqQuAe
— Ian Millhiser (@imillhiser) 17 janvier 2017
C'est aussi elle qui reçoit – coïncidence – une lettre remplie de poudre blanche à son bureau du New York Times en octobre 2002, en pleine psychose des attaques à l'anthrax, donnant de la consistance aux fameuses accusations du secrétaire d'Etat Colin Powell à l'ONU en février 2003. Certains internautes estiment que Judith Miller ferait ainsi mieux de balayer devant sa porte, rappelant que ses articles ont appuyé l'intervention américaine en Irak.
@JMfreespeech you literally caused the iraq war to happen under false pretenses, bye.
— Myles Tanzer (@mylestanzer) 17 janvier 2017
Less than the number who died because of your Iraq war reporting. https://t.co/oBnMMqQuAe
— Ian Millhiser (@imillhiser) 17 janvier 2017
Les enquêtes de Judith Miller ont en effet été reprises par l'administration de George W. Bush comme «preuves» que l'Irak de Saddam Hussein concevait des «armes de destruction massives», afin de faire accepter à l'opinion publique une intervention et un «changement de régime». Une intervention, rappelle un utilisateur de twitter qui a causé un million de morts.
Report by Nobel Prize-winning @IPPNW: Illegal US war in Iraq led directly or indirectly to 1 million deaths in Iraq https://t.co/lIPgnhWhUbpic.twitter.com/gduYhVHWYV
— Ben Norton (@BenjaminNorton) 17 janvier 2017
Dans les années 1980, déjà, Judith Miller publiait une série d'articles à charge contre la Libye de Mouammar Kadhafi en liaison avec l'amiral controversé John Poindexter. «Vous êtes vous-même une arme de destruction massive», lance un internaute indigné.
@JMfreespeech Your lies contributed to the deaths of more than 170,000 people. You are a weapon of mass destruction.
— Pete Forester (@pete_forester) 17 janvier 2017