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Recrudescence des cyberattaques contre la Russie après l'hystérie américaine sur les hackers

Selon le chef du Conseil de sécurité russe, les systèmes informatiques russes sont visés par des attaques de plus en plus importantes et opérées depuis le territoire américain. Le renforcement de l'OTAN aux portes de la Russie a aussi été critiqué.

«L'administration Obama accuse la Russie de cyberattaques sans en donner aucune preuve, tout en omettant de reconnaître que les serveurs internet les plus importants se situent sur le territoire américain et sont utilisés par Washington à des fins [entre autres] de renseignement pour maintenir la domination [des Etats-Unis] dans le monde», a déclaré le 15 janvier le secrétaire général du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, dans une interview accordée au journal russe Rossiïskaïa Gazeta.

Nikolaï Patrouchev a également souligné que Moscou avait constaté «un nombre croissant de tentatives venant de l'étranger visant à infliger des dommages aux systèmes informatiques russes». Selon le responsable russe, ces tentatives incluent «des cyberattaques et la collecte non autorisée de données personnelles» et impliquent l'utilisation d'opérateurs et de fournisseurs mondiaux d'internet.

Le chef du Conseil de sécurité russe a par ailleurs indiqué que la Russie comptait mettre en place un système international fondé sur des règles communes de comportements responsables dans le cyber-espace, des règles qui seraient applicables à tous les Etats. Il a aussi ajouté que la Russie faisait constamment évoluer son système dédié à contrer les menaces de cyberattaques.

Dans une interview accordée le 12 janvier à la chaîne américaine NBC News, le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a pour sa part précisé que la Russie n'accusait pas les autorités américaines de tenter de pénétrer dans les serveurs informatiques gouvernementaux. Et ce, malgré de nombreuses attaques opérées depuis le territoire américain contre le site internet de l'administration présidentielle russe. 

«Cela ne mène pas à une situation où nous disons savoir que [le président Barack] Obama a ordonné [cette attaque]. Si nous avions dit ça, vous auriez pensé : "Ces Russes sont des idiots"», a-t-il ajouté, sur le ton de l'humour. 

Après la défaite d'Hillary Clinton, «[J'ai] l'impression que le Parti démocrate américain rend la Russie responsable de ses propres échecs et erreurs»

«Les efforts conjugués de l'Occident visent en particulier à perturber les processus d'intégration impliquant la Russie et à discréditer l'idée d'un "espace russe", menaçant ainsi la sécurité de la Russie et de plusieurs autres Etats», a également déclaré Nikolaï Patrouchev au cours de l'interview accordée à Rossiïskaïa Gazeta.

Le responsable russe a notamment critiqué Barack Obama pour avoir ramené les relations entre les Etats-Unis et la Russie à «la case départ» et pour avoir endommagé les relations de la Russie avec l'OTAN et l'Union européenne. 

Nikolaï Patrouchev a ainsi pointé du doigt la présence accrue des navires de guerre de l'OTAN en mer Noire et la recrudescence de vols d'avions de reconnaissance de l'OTAN près des frontières russes. Il a par ailleurs ajouté que les Etats-Unis avaient poursuivi la construction de leur bouclier de défense antimissile en Europe en mettant en place des systèmes ABM (anti-missiles balistiques) dans deux pays membres de l'OTAN en Europe de l'Est (la Roumanie et la Pologne), ainsi qu'en Corée du Sud.

«[J'ai] l'impression que le Parti démocrate américain rend la Russie responsable de ses propres échecs et erreurs» a indiqué Nikolaï Patrouchev à Rossiiskya Gazeta. Selon lui, la victoire électorale de Donald Trump a été la conséquence des échecs de la politique intérieure de l'administration Obama et non le résultat d'une prétendue influence russe

Dans le même temps, le responsable russe a cependant exprimé son espoir de voir la Russie construire des «relations constructives» avec la nouvelle administration américaine. Le président américain élu Donald Trump doit officiellement être investi le 20 janvier.

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