«Très embarrassant pour la réputation des services de renseignement américains.» C'est en ces termes que le célèbre lanceur d'alerte Julian Assange a qualifié le rapport déclassifié du bureau du directeur du renseignement national américain (ODNI), censé prouver les «activités et intentions russes» lors de l’élection présidentielle des Etats-Unis.
Le 9 janvier, le fondateur de WikiLeaks tenait une conférence de presse, diffusée en direct via l'application Periscope, depuis les locaux de l'ambassade d'Equateur à Londres, où il vit en exil. Durant une heure environ, le cybermilitant australien a répondu aux questions que lui ont soumises des utilisateurs de Twitter, à l'aide du hashtag #AskWL.
Il a notamment assuré que le document réalisé par les services de renseignement américains ne contenait «aucune preuve» et était «délibérément politique». Composé de 25 pages, ce rapport s'est attiré de nombreuses critiques et moqueries dans la presse et sur les réseaux sociaux, après sa publication le 6 janvier. Il lui est reproché, en particulier, de ne pas étayer de faits concrets ses accusations à l'encontre des autorités russes, et de surévaluer l'influence de médias publics russes tels que RT.
«Si notre source était un Etat, nous aurions beaucoup moins de scrupules à tenter de la protéger»
Alors que la Russie a été accusée à de nombreuses reprises d'avoir fourni à WikiLeaks les mails piratés du directeur de campagne d'Hillary Clinton (John Podesta), Julian Assange a tenu à préciser, lors de sa conférence de presse, qu'il n'en était rien. «Si notre source était un Etat, nous aurions beaucoup moins de scrupules à tenter de la protéger», a déclaré le lanceur d'alerte, en précisant qu'il ne fournirait aucune information supplémentaire sur cette source, afin de ne pas la mettre en danger.
Toujours sur le thème des élections présidentielles américaines, Julian Assange a réfuté la rumeur selon laquelle son site serait en possession d'informations confidentielles de la direction du parti républicain, qu'il refuserait de publier.
Julian Assange prévient : l'administration Trump ne sera pas plus clémente avec les lanceurs d'alerte
En outre, le créateur de WikiLeaks a prévenu que, selon lui, l'administration Trump ne serait pas plus tendre à l'égard des lanceurs d'alertes que ne l'a été celle d'Obama. «Aucun système d'autorité de ce type n'aime que l'on remette en cause son autorité», a-t-il expliqué.
Enfin, l'exilé australien a appelé les membres de l'administration Obama à confier à WikiLeaks les documents internes dont ils sont en possession, avant que ceux-ci ne soient définitivement détruits. «Prenez les données maintenant, gardez-les sous votre lit ou chez votre mère. Vous pouvez les donner à WikiLeaks !», a-t-il lancé avec enthousiasme.
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