Un célèbre journaliste turc arrêté à cause de ses tweets sur le PKK
Un journaliste reconnu a été arrêté en Turquie pour des tweets sur le Parti des travailleurs du Kurdistan, et des articles critiquant les services de renseignement. Les autorités l'accusent de «propagande terroriste».
Ahmet Sik, un journaliste du principal quotidien d'opposition Cumhuriyet, également auteur de nombreux ouvrages, a été arrêté le 29 décembre. L'agence de presse Anadolu rapporte qu'il lui est reproché d'avoir fait de la propagande terroriste et d'avoir dénigré la République turque.
Les autorités judiciaires et la police ont estimé que les tweets du journaliste sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) étaient trop critiques envers le régime, et ont également mis en cause ses articles dans le journal Cumhuriyet, dans lesquels il s'en prenait aux services de renseignement turcs.
«J'ai été arrêté. Je serai présenté devant les procureurs en raison d'un tweet», a expliqué le journaliste le 29 décembre sur le réseau social.
Gözaltına alınıyorum. Bir twittle ilgili olarak savcılığa götürülecekmişim.
— ahmet şık (@sahmetsahmet) 29 décembre 2016
Ce n'est pas la première fois qu'Ahmet Sik fait face à la justice de son pays. Il avait fait un an de détention préventive entre 2011 et 2012 pour avoir écrit un livre, l'Armée de l'Imam, qui avait été saisi puis censuré par les autorités.
Dans cet ouvrage, il s'intéressait aux relations entre Fethullah Gülen, prédicateur exilé aux Etats-Unis et accusé par Recep Erdogan d'avoir fomenté le coup d'Etat de juillet, et le pouvoir en place. Il avait notamment révélé comment les partisans de Fethullah Gülen avaient infiltré la bureaucratie et la police turque.
Plus tôt cette semaine, le ministère de l'Intérieur a annoncé enquêter sur 10 000 personnes soupçonnées d'activités «terroristes» ou d'«injure» aux responsables gouvernementaux sur les réseaux sociaux.
Après le coup d'Etat manqué de juillet, la Turquie poursuit donc la purge des dissidents. Au motif de lutte contre le terrorisme, les autorités du pays ont désormais arrêté plus de 32 000 personnes dont 118 journalistes.