Des proches de Benjamin Netanyahou ont affirmé que les Israéliens étaient prêts à donner à Donald Trump les preuves que l'administration Obama était derrière la résolution anti-colonisation de l'ONU portée par l'Egypte, malgré les fermes démentis des Etats-Unis après les accusations portées par le Premier ministre israélien.
«Nous avons des informations solides provenant du monde arabe que ceci était une poussée délibérée des Etats-Unis et que, en réalité, ils ont même aidé à créer la résolution», a déclaré David Keyes, un porte-parole du Netanyahou, lors d'un entretien avec Fox News.
Quelques heures plus tard, l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis Ron Dermer a enfoncé le clou. «Nous montrerons ces preuves à la nouvelle administration [de Donald Trump] en ayant recours aux canaux appropriés. S'ils veulent les partager avec le peuple américain, libre à eux», a-t-il déclaré à CNN.
Le 26 décembre, le président élu avait vertement critiqué l'ONU. «Les Nations unies avaient un grand potentiel mais dorénavant ce n'est qu'un club qui ne sert qu'à réunir les gens, parler et passer du bon temps. C'est tellement triste !», a-t-il déclaré sur Twitter.
Les menaces publiques israéliennes visant le président en exercice d'un pays allié semblent sans précédent.
Israël «temporairement réduit» ses relations diplomatiques avec la France et onze autres pays
Selon la journaliste américaine Elise Labott citant des sources anonymes, l'Etat juif aurait décidé de sanctionner les pays qui ont voté la résolution anti-colonisation de l'ONU en suspendant tout contact diplomatique avec eux.
Les ministres des Affaires étrangères et ambassadeurs de la France, de la Russie, du Royaume-Uni, de la Chine, du Japon, de l'Ukraine, de l'Angola, de l'Egypte, de l'Uruguay, de l'Espagne, du Sénégal et de la Nouvelle-Zélande ne seraient plus reçus par la diplomatie israélienne ou le Premier ministre israélien tant que ces sanctions seront en place.
Mais, réfutant ces informations, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon a déclaré qu'Israël avait «temporairement réduit» visites et travaux avec des ambassades.
«Jusqu'à nouvel ordre, nous limiterons nos contacts avec les ambassades en Israël et éviterons les déplacements de responsables israéliens dans ces pays et la venue de leurs responsables ici», a-t-il affirmé à l'AFP.
En représailles, Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'ouest.
Le 27 décembre, l'Etat juif a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide.
Le texte de l'ONU exhorte Israël à «cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est» et qualifie les colonies israéliennes de «violation flagrante» du droit international.
Le Conseil de sécurité des Nations unies n'avait pas adopté de résolution concernant les colonies israéliennes en territoires palestiniens depuis 36 ans. Les membres ont spontanément applaudi la résolution, votée par 14 nations, avec une seule abstention : les Etats-Unis.