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Après le vote de l'ONU, Israël relance la colonisation par mesure de rétorsion

Alors que Jérusalem a autorisé la construction de 1 500 logements en 2016, la mairie a annoncé qu'elle délivrerait plusieurs centaines de permis de construire supplémentaires en réaction au vote par l'ONU d'une résolution condamnant la colonisation.

La ville de Jérusalem a annoncé, dimanche 25 décembre, avoir l'intention de délivrer plusieurs centaines de permis de construire à Jérusalem-Est, comme mesure de rétorsion après l'adoption, par le Conseil de sécurité de l'ONU, d'une résolution condamnant la colonisation israélienne, qualifiant celle-ci de «violation du droit international». Les constructions annoncées sont aussi en-dehors du cadre du droit international.

«Nous demeurons imperturbables face au vote de l'ONU, ou face à toute autre instance qui chercherait à dicter ses conditions à Jérusalem : j'espère que la nouvelle administration américaine nous soutiendra», a déclaré l'adjoint au maire Meir Turgeman, qui dirige le comité en charge des constructions. Après la dégradation des relations israélo-américaines sous la présidence de Barack Obama, dont le point d'orgue aura été l'abstention américaine lors du vote de la résolution, l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche est perçue comme un signe positif par une grande partie de la classe politique israélienne. Le futur président américain a en effet condamné le texte de l'ONU,

Mercredi 28 décembre, une commission devrait autoriser la délivrance de ces permis, selon le quotidien Haaretz, qui annonce le chiffre de 618 appartements dans des quartiers juifs situés dans la zone orientale de la ville. Ces constructions concerneraient notamment dans les quartiers de Pisgat Zz'ev, Ramat Shlomo et Ramot. Le journal Israel Hayom relaie également l'information selon laquelle le nombre total de constructions qui pourraient être autorisées pourrait s'élever à plus de 5 000.

Le 24 décembre, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avait déjà annoncé des mesures punitives, notamment financières, après le vote de la résolution par quatorze des quinze pays présents au Conseil de sécurité. Le jour de Noël, il avait convoqué dix ambassadeurs de pays ayant soutenu la résolution, parmi lesquels la France et la Grande-Bretagne, signe que, loin de laisser envisager un ralentissement ou un arrêt de la colonisation, l'initiative de l'ONU risque donc d'accroître les tensions en Cisjordanie, où Israël a construit plus de 1 500 maisons en 2016. «Il n'y a pas eu de changement de ligne politique à Jérusalem», a prévenu la municipalité dans un communiqué.