Le vote par le Conseil de sécurité de l'ONU, la semaine passée, d'une résolution qualifiant la colonisation israélienne de «violation du droit international» et appelant à l'arrêt de celle-ci, n'en finit pas de susciter des réactions. La dernière en date est celle du président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Christian Estrosi. Dans un tweet publié le jour de Noël, celui-ci annonce en effet son «départ pour Israël où il [va] témoigner [son] soutien à Benjamin Netanyahou après décision ONU dangereuse qui attaque la seule démocratie de la région».
Votée notamment par la France et grâce à l'abstention des Etats-Unis, rompant avec la politique américaine de veto systématique à toute résolution négative à l'égard d'Israël, la résolution a été vertement condamnée par le Premier ministre israélien, qui l'a qualifiée de «biaisée et honteuse». Si Christian Estrosi n'occupe aucune fonction de représentation de l'Etat français à l'étranger, il n'en est pas moins un soutien convaincu d'Israël depuis de longues années. Engagé pour l'interdiction des campagnes de promotion du boycott israélien en France, il avait également, lorsqu'il était ministre de l'Industrie dans le gouvernement de François Fillon, rencontré le président israélien Shimon Peres.
Le tweet de Christian Estrosi, qui s'était par le passé dit «fier d'être un ami d'Israël», n'a néanmoins pas manqué de susciter des réactions de personnalités politiques de gauche. Le député socialiste et porte-parole de Benoît Hamon, Alexis Bachelay, appelle ainsi le président de région à «respecter les résolutions de l'ONU», affirmant qu'«une démocratie ne devrait pas occuper un pays voisin».
William Leday, député socialiste des Hauts-de-Seine, s'interroge sur la légitimité du voyage de Christian Estrosi à l'étranger, et se demande avec «quels financements» celui-ci est rendu possible.
Du côté du Front de gauche, le conseiller municipal Renaud Roux s'agace de voir un élu de la République afficher son soutien à un Etat qui «viole le droit international».
Un peu plus tôt cette année, au mois de février, Christian Estrosi s'était rendu en Israël afin de rencontrer les leaders en matière de nouvelles technologies de sécurité. Afin de faire de Nice «une référence en innovation de la sécurité», il avait notamment rencontré le président de la société Eagle Securityand Defense, visité la société Verintsystems et rendu visite aux experts de l'armée de l'air israélienne.
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