Le gouvernement israélien ne décolère pas après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution condamnant la «violation du droit international» que constitue, selon lui, la colonisation israélienne des territoires cisjordaniens. Benjamin Netanyahou a décidé de convoquer ce 25 décembre les ambassadeurs de dix pays ayant voté en faveur de la résolution, à savoir la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, l'Egypte, le Japon, l'Uruguay, l'Espagne, l'Ukraine et la Nouvelle-Zélande, ainsi que celui des Etats-Unis, dont l'abstention a permis l'adoption du texte.
Le Premier ministre israélien s'est dit convaincu que l'administration Obama était à l'origine de cette résolution, l'avait promue, en avait dirigé la rédaction et exigé son passage. Ces allégations ont été démenties par la diplomatie américaine, mais cela ne semble pas avoir calmé le jeu, comme en témoigne la convocation des ambassadeurs un dimanche de fête - un fait extrêmement rare et hautement symbolique.
Plus tôt dans la semaine, d'après le Premier ministre israélien, une première résolution devait être déposée par l'Egypte, ce dont Benjamin Netanyahou et John Kerry, chef de la diplomatie américaine, étaient parvenus à dissuader l'Etat égyptien. Dès le lendemain, un texte similaire avait toutefois été de nouveau proposé au vote par la Nouvelle-Zélande, le Sénégal, le Venezuela et la Malaisie - ces deux derniers Etats n'entretiennent d'ailleurs plus de relations diplomatiques avec Israël.
Immédiatement après l'annonce du vote, Benjamin Netanyahou avait dénoncé la résolution comme le produit d'une «coalition anti-israélienne», mettant un point d'honneur à en rejeter les conclusions tout en promettant des sanctions, notamment financières, contre l'ONU. Aux Etats-Unis, la décision de ne pas opposer de veto lors du vote a également créé la controverse dans la classe politique, une partie des Républicains s'en prenant à ce qu'ils estiment être un «acte de trahison» de l'administration Obama envers l'Etat israélien, voire un acte «antisémite».
La passation de pouvoir entre Barack Obama et Donald Trump attendue pour la fin du mois de janvier 2017 laisse espérer à la diplomatie israélienne une amélioration des relations israélo-américaines, qui se sont considérablement dégradées sous la présidence du président démocrate. Donald Trump, qui est entouré de fervents pro-israéliens du parti républicain, a également condamné la résolution de l'ONU, estimant qu'elle «compliquait les négociations de paix».