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Rencontre au sommet des indépendantistes catalans pour préparer un référendum en 2017

Le gouvernement régional de Catalogne organise le 23 décembre un «sommet» pour préparer un référendum sur l'indépendance de cette région de l'Espagne, une manière de rassembler ses troupes divisées, tandis que Madrid tente une opération séduction.

Partis indépendantistes ou favorables au droit à l'autodétermination, syndicats, associations : tous sont invités au Parlement par le président catalan Carles Puigdemont le 23 décembre en vue de constituer un «Pacte national pour le référendum» qui doit se dérouler, selon ses vœux, en septembre 2017.

Cette grande réunion intervient à un moment où des divergences ont encore émergé au sein de la coalition indépendantiste, hétéroclite alliance de partis allant de la droite conservatrice à l'extrême gauche. 

Madrid vient pour sa part de déclencher une «opération dialogue», après des années d'éloignement. Le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy (Parti populaire, PP) a confié la mission à la vice-présidente Soraya Sáenz de Santamaría, qui a ouvert un bureau à Barcelone. Elle serait prête à examiner une liste de requêtes d'ordre socio-économique formulées par Carles Puigdemont. 

Soraya Saenz de Santamaria a aussi reconnu des erreurs du PP, quand celui-ci avait fait campagne contre le statut de large autonomie qui régissait en partie la région depuis 2006 et obtenu son annulation partielle par le Tribunal constitutionnel en 2010, suscitant une poussée de fièvre indépendantiste. 

Mais pour Miquel Iceta, dirigeant du Parti socialiste, il faudra que «le gouvernement se dépêche». Avec des gestes concrets, «pas seulement des mots», a-t-il expliqué à l'AFP. Miquel Iceta craint en effet le «point de non-retour» en particulier sur la question du référendum que les indépendantistes veulent à tout prix organiser.

Il y aura-il un référendum en Catalogne en 2017 ?

Le 23 décembre, l'ancien président catalan Artur Mas (2010-2016) a également appris la date de son procès pour «désobéissance grave». Il sera jugé à partir du 6 février pour avoir organisé en 2014 une consultation sur l'indépendance de sa région, interdite par la justice.

Le Tribunal constitutionnel, composé en majorité de juges conservateurs, annule de manière systématique tout projet susceptible de mener à la sécession mais également d'autres lois votées en Catalogne, telle celle sur l'interdiction des corridas.

A Madrid, le porte-parole du gouvernement espagnol, Inigo Méndez de Vigo, a demandé aux dirigeants catalans de «ne pas se laisser emporter par les radicaux». «Il n'y aura pas de référendum d'autodétermination en Espagne car cela va à l'encontre de la Constitution», a-t-il averti.

Mais les séparatistes assurent qu'ils s'organisent dans l'ombre pour que le référendum prévu soit légitime. Selon les sondages, les partisans d'un maintien en Espagne et ceux d'une sécession sont actuellement à égalité. 

La Catalogne représente environ 20% du PIB de l'Espagne et a sa propre langue et sa propre culture. Les indépendantistes considèrent que leur région est maltraitée par l'Etat et contribue aux finances de l'Espagne beaucoup plus qu'elle n'en reçoit, tant en matière sociale qu'en termes d'infrastructures. 

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