Le chef de la région, qui posait la question de confiance, a obtenu la majorité absolue au parlement régional, avec 72 voix «pour» son projet (62 de sa coalition, 10 du petit parti de gauche anticapitaliste CUP) et 63 «contre».
Son gouvernement de coalition récupère ainsi l'appui de la CUP, le plus radical des partis indépendantistes, qu'il avait perdu en juin dernier, sur fond de différends idéologiques.
Ce sera «référendum ou référendum», avait annoncé mercredi 28 septembre Carles Puigdemont, promettant de convoquer «les citoyens aux urnes» en septembre 2017 «pour qu'ils permettent par leur vote la proclamation de l'indépendance».
Cette annonce a été faite à Barcelone alors que l'Espagne vit depuis neuf mois une situation de paralysie politique : le conservateur sortant Mariano Rajoy n'a pu former de nouveau cabinet à Madrid depuis décembre, les socialistes refusant de le laisser gouverner à nouveau.
Carles Puigdemont n'a cependant pas expliqué comment il comptait organiser cette consultation, qui devrait être de nouveau interdite par la justice espagnole.
Son prédécesseur à la tête de l'exécutif régional, Artur Mas, avait déjà organisé en novembre 2014 une consultation semblable à un référendum, à laquelle avaient participé près de 2,3 millions de personnes. Près de 80% s'étaient déclarées pour l'indépendance. Ce faux référendum vaut à Artur Mas des poursuites judiciaires pour «désobéissance».
Le gouvernement central sortant de Mariano Rajoy a toujours refusé l'option d'une telle consultation. Il invoque la Constitution pour affirmer qu'il appartient à tous les Espagnols de se prononcer sur le sort d'une partie du territoire.
«Vous faites du vélo d'appartement, vous pédalez mais n'avancez pas», a lancé aux séparatistes catalans une élue régionale d'opposition, Inés Arrimadas, de la formation Ciudadanos (centre-droit), second parti de Catalogne où il a été fondé en 2006 justement pour contrer l'indépendantisme.
Actuellement, sur les quatre principaux partis espagnols, seule la formation de gauche Podemos est favorable à un référendum d'autodétermination réclamé par une majorité de Catalans.
Lors des élections régionales de septembre 2015, les séparatistes catalans avaient pour la première fois obtenu la majorité au parlement régional, mais avec 47,8% des voix seulement.