John Podesta accuse tout bonnement le FBI de faire du travail bâclé
Dans une tribune au Washington Post, John Podesta, connu après l’affaire des e-mails du comité national démocrate hackés et publiés par Wikileaks s'est montré très remonté contre le FBI qu’il accuse de ne pas faire correctement son travail.
Dans une tribune au Washington Post, le directeur de campagne d’Hillary Clinton s’est montré particulièrement critique envers le FBI où selon lui, «il y a décidément des choses qui ne vont pas du tout». L'ancien directeur intérimaire de la CIA a qualifié la supposée cyberattaque russe ayant contribué à l’élection de Donald Trump d’«équivalent politique du 11 septembre».
Le NDC averti trop tard par le FBI
John Podesta s’est en effet insurgé du fait que le FBI, qui était visiblement «au courant du piratage depuis septembre 2015», selon des révélations du New-York Times qu’il a été «très surpris d’apprendre», n’en a pas averti le Comité national démocrate (NDC) assez rapidement. Selon lui, le FBI n'a pas envoyé un seul agent pour avertir les hauts responsables du NDC.
Fair questions..... https://t.co/7iX3zmtdm4
— Jessamyn Ayers (@JessamynAyers) 16 décembre 2016
Il déplore qu'au lieu de cela, «seuls quelques messages ont été envoyés sur le "help desk" (le centre d'assistance informatique) du serveur du NDC», comme s'il s'agissait d'un problème des plus bénins.
Une enquête «inutile» sur les e-mails plutôt que sur le hacking russe
Plus déconcertant encore pour l'ex-directeur de campagne d'Hillary Clinton, plutôt que de s'occuper de la source du problème (les méchants russes ont hacké les e-mails du NDC ...), le FBI a préféré se plonger dans une enquête «inutile» sur le contenu de ces e-mails, alors que la menace russe se trouvant selon lui derrière ce complot, était bien plus importante à traiter.
le FBI se tourne-t-il les pouces ?
Alors que le président russe Vladimir Poutine est désormais accusé d’être un peu le roi des ténèbres derrière cet infâme complot qui a contribué à mettre sur le trône de Washington un candidat choisi par Moscou, John Podesta se demande si finalement le FBI fait correctement son travail : «Les équipes d'agents du FBI sont-elles occupées à examiner le contenu de la réunion qui a eu lieu à Moscou l’été dernier, entre Carter Page, conseiller en politique étrangère de Trump et l'assistant de Poutine chargé des renseignements russes pour les élections américaines? Qu'en est-il des preuves que Roger Stone (consultant politique et lobbyiste américain) était en contact avec WikiLeaks et savait à l'avance que mes e-mails piratés étaient sur le point d'être divulgués ? Le FBI utilise-t-il son personnel et son temps pour faire la lumière sur l’influence russe dans l’élection de Trump ?», s’interroge une nouvelle fois ironiquement Podesta, reprochant au FBI de patiner.
En conclusion de sa tribune, John Podesta exige que la Maison Blanche «fournisse des preuves de l'influence de la Russie sur l'élection américaine et informe les membres du collège électoral de l'ampleur de l'ingérence de Moscou dans l'élection», puis qu'elle «autorise une enquête indépendante de grande envergure, inspirée de la Commission du 11 septembre».
Enfin, le Congrès devrait «exercer plus vigoureusement son contrôle afin de déterminer pourquoi le FBI a répondu avec zèle dans l'affaire Clinton et insuffisamment dans le cas russe» et «préciser s'il existe réellement une enquête en cours sur Trump, ses associés et leurs liens avec la Russie».