Un ministre reçoit une poupée gonflable «pour stimuler l'économie» : scandale au Chili
- Avec AFP
C'est un geste de communication qui ne manque pas d'air : offrir une poupée gonflable à un ministre de l'Economie. Condamné par la présidente elle-même, ce cadeau d'une association de chefs d'entreprise a suscité de vifs émois au sommet de l'Etat.
En offrant une poupée gonflable comme cadeau de Noël au ministre chilien de l'Economie, une association de chefs d'entreprises a déclenché mardi 13 décembre une vive polémique dans le pays sud-américain, la présidente Michelle Bachelet critiquant un geste «intolérable».
Malaise sur le plateau : Arnaud #Montebourg est-il un «sexiste ordinaire» ?https://t.co/GRxzUBYW2Fpic.twitter.com/CFXYWntDus
— RT France (@RTenfrancais) 7 décembre 2016
La poupée a été offerte mardi soir par l'Association d'exportateurs de produits manufacturés et de services (Asexma) au ministre Luis Felipe Céspedes à l'occasion de son traditionnel dîner de Noël. Elle était accompagnée du message, glissé dans sa bouche : «Pour stimuler l'économie».
La chef de l'Etat socialiste, ex-présidente d'ONU Femmes, a immédiatement réagi sur Twitter : «La lutte pour le respect de la femme a été un principe essentiel au cours de mes deux mandats.»
La lucha por el respeto a la mujer ha sido un principio esencial en mis dos gobiernos. Lo ocurrido en la cena de Asexma no se puede tolerar.
— Michelle Bachelet (@mbachelet) 14 décembre 2016
Le ministre, qui avait reçu le cadeau avec un grand sourire, a demandé pardon. «J'ai été pris par surprise et ma réaction n'a pas été adéquate», a-t-il reconnu devant la presse. Le président d'Asexma, Roberto Fantuzzi, a lui aussi fait amende honorable sur le même réseau social : «J'ai une femme, des filles et des petites-filles, jamais l'intention n'a été de générer de la violence contre la femme.»
PEDIMOS PERDÓN: TENGO ESPOSA, HIJAS Y NIETAS, JAMÁS LA INTENCIÓN FUE GENERAR VIOLENCIA CONTRA LA MUJER. #ASEXMA
— Roberto Fantuzzi (@rfantuzzih) 14 décembre 2016
Le mauvais goût du cadeau a été largement dénoncé sur les réseaux sociaux, dans ce pays où les associations féministes se mobilisent contre la culture machiste encore très présente au Chili. Le Mouvement pour les droits sexuels et reproductifs (Miles) a, de son côté, fustigé un cadeau «sexiste et misogyne» offrant un «spectacle dénigrant».