Un Afghan de 17 ans a été arrêté par la police allemande le 2 décembre, ont rapporté le lendemain les autorités de la ville de Fribourg-en-Brisgau, près de la frontière française dans le sud-ouest du pays.
Son identification a été rendue possible par une caméra de vidéo surveillance, ainsi que par la découverte de son ADN sur les lieux du crime.
Le jeune homme est accusé d'avoir violé puis assassiné une étudiante en médecine de 19 ans, qui se trouvait également être la fille d'un haut fonctionnaire européen d'après des médias britanniques. Il devrait être jugé l'an prochain. Arrivé en Allemagne en 2015 en tant que migrant mineur non-accompagné, le jeune homme vivait jusqu'à présent dans une famille d'accueil.
Quant à la victime, elle avait été retrouvée morte sur les berges de la rivière Dreisam, qui traverse la ville de Fribourg-en-Brisgau, le 16 octobre dernier. L'autopsie avait conclu à une mort par noyade. La veille, la jeune fille s'était rendue à une soirée entre étudiants, avant de repartir en direction de son habitation à vélo.
La découverte de ce meurtre, relayée par les médias en octobre, avait suscité un vif émoi en Allemagne, attisé par un autre cas non résolu de viol et de meurtre d'une jeune femme, une joggeuse de 27 ans.
Un drame renforçant le rejet de la politique d'accueil des migrants... et de Merkel
L'arrestation du jeune Afghan a donné une dimension toute particulière aux réactions d'indignation : de nombreux internautes ont mis en parallèle ce drame et l'arrivée massive de migrants dans le pays au cours des deux dernières années.
Des utilisateurs de Twitter ont par exemple remercié ironiquement la chancelière allemande Angela Merkel, qui a permis, en 2015, l'entrée d'environ un million de migrants en Allemagne.
«Cela est dû à la politique irresponsable de Merkel !», tempête par exemple un utilisateur de Twitter...
... tandis qu'un autre se demande avec amertume : «Après ça, vous comptez toujours voter pour Merkel et la CDU [son parti] ???»
La popularité de la chancelière allemande a déjà été nettement entamée par les diverses conséquences de sa politique d'ouverture des frontières : outre divers cas médiatisés de violences ou d'agressions sexuelles commises par des migrants, le pays a fait face cet été à une vague d'attentats terroristes sans précédent, dont certains ont été réalisés par des demandeurs d'asile.
En raison, notamment, de cette crise migratoire, la CDU, le parti d'Angela Merkel, a subi un échec cuisant aux élections régionales de la rentrée, à la faveur de la jeune formation anti-immigration AfD, qui a elle réalisé une percée historique.
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Un «fait divers local» pour la première chaîne allemande : tollé parmi les médias
La première chaîne de télévision allemande (publique), Das Erste, s'est vu reprocher par d'autres médias, tels que le journal Bild, de ne pas avoir traité l'arrestation de ce jeune, par peur de nourrir le sentiment anti-migrants traversant le pays.
Le journal télévisé «Tagesschau» a répliqué sur Facebook en affirmant que si ce sujet n'avait pas été évoqué, c'était parce qu'il s'agissait d'un «fait divers local», soit un type de sujet que l'émission ne prétend pas prendre en compte.
A l'approche des vacances de Noël, le traumatisme des agressions sexuelles de masse qui ont eu lieu la nuit de la Sylvestre à Cologne en 2015, que la police allemande n'avait révélées qu'après un certain temps, reste dans tous les esprits.