Israël exige excuses et explications de la part d'Orange
Israël réclame des excuses de la part de l'opérateur français en téléphonie. La raison de la colère de l'Etat hébreu ? L'abandon des liens avec l’israélien Partner, dont les activités dans les territoires palestiniens sont critiquées par les ONG.
Stéphane Richard, PDG d'Orange, vient donc de déclencher une réelle tempête diplomatique en déclarant, au cours d'une conférence de presse tenue au Caire que l'intention d'Orange est de se retirer d'Israël en mettant fin dès que possible au contrat qui le lie à l'opérateur israélien Partner.
L'ambassadeur israélien en France s'est adressé aux autorités françaises pour obtenir des explications, en plus des excuses exigées de la part de l'entreprise française.
Ici c'est pas @Orange, c'est Bleu et Blanc ! #BoycottOrangepic.twitter.com/fifrYmOtH5
— LDJ Paris (@LDJ_France) 4 Juin 2015
Autre rappel diplomatique sévère, celui de Tzipi Hotovely, la ministre adjointe des Affaires étrangères, laquelle a écrit au PDG d'Orange pour réclamer sèchement une clarification.
#confidentiel#Israël demande officiellement des excuses après les déclarations de Stéphane Richard, PDG d' @orangehttp://t.co/8LufKke1SH
— Avenir du Judaïsme (@AvenirJudaisme) 4 Juin 2015
Le désormais encombrant associé israélien d'Orange, Partner a également vertement réagi. Dans une lettre adressée à ses employés, le PDG de Partner, Haim Romano, a déclaré que «si le propriétaire d’Orange France Télécom veut mettre fin à son association avec nous, nous serons heureux de récupérer quelques centaines de millions d’euros que nous avons investis dans la marque».
Le controversé partenariat d'Orange en Israël
Stéphane Richard s'est contenté d'invoquer des raisons financières ou économiques mais n'a absolument pas évoqué la question des colonies. Pourtant le mot était dans tous les esprits.
Partner, l'opérateur en téléphonie israélien auquel Orange est associé depuis 1998 est également présent dans les territoires palestiniens, plus particulièrement dans les colonies d'implantation.
Don’t buy @Orange’s excuse for why it can’t end its complicity in Israeli crimes | @intifadahttp://t.co/vijOt9rfwBpic.twitter.com/wdxzmmPsa4
— Ali Abunimah (@AliAbunimah) 4 Juin 2015
Fin mai, cinq ONG et deux syndicats, dont CCFD-Terre Solidaire, l'Association France Palestine Solidarité et la CGT, ont dénoncé ce partenariat qui lie, selon eux, Orange à une société qui viole «les droits humains» et aide «à perpétuer une situation de colonisation considérée comme illégale par la communauté internationale». Par ce partenariat, Orange se rendrait complice, indirectement, de l’occupation israélienne en Cisjordanie.
BDS, désormais une «menace stratégique»
Cette affaire intervient alors qu'Israël s'inquiète du succès croissant que connaît le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions). Cette campagne internationale appelle en effet à exercer des pressions économiques sur Israël afin de faire cesser, entre autre, la colonisation des territoires palestiniens.
Début juin, le président israélien Reuven Rivlin a qualifié de «menace stratégique» ce mouvement qui gagne en ampleur. Ainsi, l'Union nationale des étudiants britanniques vient juste de décider de soutenir le mouvement de boycott. Même l’Union européenne pourtant généralement peu sévère avec Israël, envisage d’étiqueter les produits fabriqués dans les colonies.