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De la cité antique et plurimillénaire de Nimroud , «il ne reste plus rien» (PHOTOS)

Plusieurs cités antiques situées en Irak ou en Syrie ont été la cible de destructions organisées par Daesh pour qui ces monuments de l'ère pré-islamique sont «idolâtres. La libération de Nimroud permet de constater l'ampleur du désastre.

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«Il ne reste plus rien désormais, s'est désolé Ali al-Bayati, un commandant tribal auprès de l'AFP le 15 novembre. «Quand vous veniez ici avant, vous pouviez imaginer la vie telle qu’elle pouvait être dans l’Antiquité, dans cette cité assyrienne», a-il précisé à l'agence de presse.

Désormais, une scène de désolation s'offre au regard de celui qui visite le site antique de Nimroud en Irak, ou du moins ce qu'il en reste. Des statues gisent à terre, détruites. Le palais reconstruit est dévasté et ce qu’il restait d’un ziggurat – un édifice à degrés d’environ 50 mètres de haut – a été réduit à une fraction de sa hauteur.

Le 13 novembre, l'armée irakienne a repris la zone de la cité antique, que contrôlaient jusqu'alors les terroristes de l'Etat islamique. 

Même si la plupart des artefacts archéologiques de Nimroud, jadis capitale de l'Empire assyrien et joyau architectural fondé au XIIe siècle avant notre ère, sont entreposés et exposés depuis longtemps dans des musées à Bagdad, à Paris ou à Londres, le site antique abritait encore des bas-reliefs et de colossaux «lamassu», ces taureaux ailés à visage humain.

Lors de l'offensive de l'Etat islamique en 2014, les djihadistes se sont emparés de Mossoul et de vastes territoires, dont Nimroud. Ils ont alors cherché à détruire ce qu'il restait de la ville antique. L'organisation terroriste a diffusé des images montrant ses militants en train de détruire au bulldozer, à l'explosif ou à la pioche des monuments et des bas reliefs millénaires.

Le groupe terroriste considère les statues ou les mausolées comme des idoles qui doivent être anéanties et rayées de la surface de la Terre. Il semble qu’ils n’aient presque rien épargné à Nimroud.

En 2015, l’Unesco avait dénoncé la destruction de Nimroud comme un «crime de guerre».

Les experts devront désormais évaluer l’étendue exacte des dommages dont le site a souffert. Mais cela risque de prendre du temps car les djihadistes se trouvent encore à quelques kilomètres de là. Selon un artificier irakien cité par l'AFP, le site doit par ailleurs être totalement sécurisé en raison de la présence probable de nombreuses mines et objets piégés sur place.

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Le groupe terroriste Etat islamique a mené des campagnes visant à supprimer les sites culturels et archéologiques de tout le territoire de son califat auto-proclamé, non seulement en Irak mais également en Syrie, notamment à Palmyre, libérée depuis par les forces syriennes avec l'appui de la Russie.

Nombre de monuments remarquables, dont l'arc de triomphele temple de Baalshamin et le temple de Baal, ont été laissés en ruines après l’occupation de Daesh. Après sa libération, les sapeurs russes ont mis plusieurs semaines pour nettoyer la ville et neutraliser les mines et explosifs que les terroristes avaient laissés derrière eux.

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