«L'objectif de la Russie en Syrie est d'assurer la sécurité nationale» selon Dmitri Medvedev
Le but principal de la campagne russe en Syrie consiste à empêcher des djihadistes de revenir en Russie et d'y perpétrer des attentats, a confié à la Chaîne 2 israélienne le Premier ministre russe Dmitri Medvedev.
«Vous savez probablement que des milliers de ressortissants de la Russie et des ex-républiques soviétiques combattent en Syrie», a déclaré Dmitri Medvedev, lors d'une interview à la Chaîne 2 israélienne prévue avant sa visite en Israël, dans laquelle il explique notamment les raisons de la campagne russe en Syrie.
«Ces gens, ayant subi un lavage de cerveau, reviennent en Russie et sont de véritables terroristes et tueurs professionnels. Nous ne voulons pas qu'une telle menace arrive en Russie lorsque leur "mission" en Syrie prendra fin. Surtout, nous voulons qu’ils restent là-bas», a indiqué le Premier ministre russe.
Quelque 2900 Russes se sont rendus au Moyen-Orient et ont rejoint les rangs de groupes djihadistes en Syrie et en Irak, notamment Daesh, fin 2015, d'après le chef du service secret russe FSB, Alexandre Bortnikov.
C’est pourquoi les actions russes en Syrie ont pour but non seulement de faire face «à la menace croissante de la déstabilisation du Moyen-Orient», mais aussi de «protéger [les] intérêts nationaux», a souligné Dmitri Medvedev.
«La Russie n’aide pas Bachar el-Assad à rester au pouvoir»
Parallèlement, les objectifs russes en Syrie sont aussi de fournir de l’aide au président syrien Bachar el-Assad, a expliqué le Premier ministre russe. «Le gouvernement syrien s'est adressé à nous en demandant une assistance militaire», a-t-il rappelé. «La Russie n’aide pas Bachar el-Assad à rester au pouvoir, mais essaie d’empêcher la Syrie de se désintégrer et de tomber aux mains des terroristes», a souligné Dmitri Medvedev.
Bachar el-Assad aux médias américains : «Un capitaine ne quitte pas son navire en cas de tempête» https://t.co/TqccGkqVivpic.twitter.com/wO7AV9wNNn
— RT France (@RTenfrancais) 2 novembre 2016
«Nous ne voudrions pas que la Syrie se désintègre en plusieurs enclaves comme cela s’est produit en Libye et que chaque secteur soit contrôlé par différents groupes de terroristes, ce qui serait dangereux pour tout le monde», a-t-il mis en garde.
Toujours selon le Premier ministre, la Syrie aurait pu représenter «l’Etat le plus stable et le plus civilisé au Moyen-Orient, équilibrant les intérêts de tous les groupes ethniques et religieux». Il ajoute que «ce qu'il s’est passé est triste et apporte une source d’instabilité à l’ensemble du Moyen-Orient».
La transition du pouvoir en Syrie doit être effectuée de manière légale via la réconciliation nationale, selon Dmitri Medvedev. «Les différents acteurs du conflit, excepté les terroristes, doivent s’asseoir à la table des négociations pour développer un nouveau système politique», estime-t-il.
«Si ce système veut laisser une place à Bachar el-Assad ou à quelqu’un d’autre, ce n’est pas notre affaire, c’est au peuple syrien de le décider», a-t-il ajouté.
«Les Etats-Unis doivent prêter plus d’attention aux problèmes humanitaires qui découlent de leurs actions»
Dmitri Medvedev a aussi démenti les accusations américaines contre les actions russes en Syrie que Washington qualifie d’unilatérales.
«Les Etats-Unis mènent habituellement deux ou trois campagnes militaires en même temps, ne voient jamais leurs propres problèmes mais essaient d’accuser quelqu’un d’autre», a fait remarquer le Premier ministre russe en ajoutant que chaque fois que des civils faisaient partie des victimes lors d'opérations de combat, une enquête devait être ouverte.
Défense #russe : les avions américains frappent des zones résidentielles à #Mossoul#Irakhttps://t.co/yHm1PRiD5Jpic.twitter.com/xQd8AeqGwI
— RT France (@RTenfrancais) 3 novembre 2016
Cependant, les Etats-Unis «ne semblent pas être inquiets» lorsque les frappes aériennes américaines touchent des hôpitaux, des cimetières ou des écoles».
«Nos collègues américains devraient accorder plus d’attention aux problèmes humanitaires actuels, notamment lors de l’opération de Mossoul en Irak», a affirmé Dmitri Medvedev.
D’après lui, la Russie fait tout son possible pour soulager la situation à Alep et en Syrie en général, alors que les pays occidentaux ne tiennent pas leurs promesses, et appelle de nouveau à séparer l’opposition modérée des terroristes.
«Nous comprenons que quand toutes ces forces se réunissent, ils répondent aux ordres des terroristes. C’est le plus grand problème à Alep et dans les autres parties syriennes», a conclu Dmitri Medvedev en affirmant que les Etats-Unis et leurs alliés n’avaient «rien fait» pour résoudre cette question.