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L'Arabie saoudite continuera à bombarder le Yémen «quoi qu'il arrive»

L'ambassadeur d'Arabie saoudite aux Etats-Unis a annoncé que son pays, à la tête de la coalition militaire arabe, continuerait à bombarder le Yémen. «C'est comme si vous me demandiez si j'allais arrêter de battre ma femme», a-t-il ajouté.

Interrogé par le magazine américain en ligne The Intercept, le prince Abdullah Al Saoud, ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, a déclaré que le régime de Riyad excluait absolument de cesser ses bombardements au Yémen, et qu'il poursuivrait ses frappes «quoi qu'il arrive». En outre, à la question «Comptez-vous continuer à utiliser des armes à sous-munitions ?», celui a répondu : «C'est comme si vous me demandiez si j'allais arrêter de battre ma femme.» 

«La coalition saoudienne a pour elle la droiture, la légitimité et un grand soutien», a-t-il par ailleurs affirmé. «Si quiconque continue à s'en prendre à des vies humaines, et à créer des perturbation à nos frontières, alors nous continuerons à frapper, quoi qu'il arrive.»

Cette affirmation constitue une réponse claire et sans ambiguïté à ceux qui s'interrogent sur la conduite des opérations militaires au Yémen. En effet, les frappes de la coalition arabe, conduite par l'Arabie saoudite et soutenue par les Etats-Unis, ont fait l'objet de nombreuses accusations de crimes de guerre, qui ne semblent pas pour autant déstabiliser Riyad.

Le 15 octobre 2016, une frappe aérienne saoudienne sur des funérailles avait coûté la vie à plus de 150 personnes, provoquant l'indignation de la communauté internationale. Suite à cette attaque, l'une des plus meurtrières du conflit, la Grande-Bretagne a annoncé qu'elle allait «réexaminer» ses contrats de vente d'armes à la monarchie saoudienne. Au même moment, les Etats-Unis ont de leur côté affirmé qu'ils allaient également «réexaminer» leur soutien à la coalition dirigée par Riyad.

L'Arabie saoudite a commencé à bombarder le Yémen en mars 2015. Les Nations unies ont estimé qu'elle était responsable de la plupart des 10 000 morts dans ce conflit, frappant régulièrement des sites civils comme des habitations, des fermes, des usines, des marchés, des hôpitaux ou des écoles.

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