Turquie : le scandale de ces marques européennes qui font travailler des réfugiés syriens mineurs
Une enquête de la BBC a montré que des enfants syriens mineurs travaillaient illégalement dans les usines des fournisseurs d'au moins deux grandes marques européennes de vêtements, dont Marks and Spencer et Asos.
Au moins sept Syriens âgés de 15 ans ont été vus en train de travailler dans les usines des fournisseurs turcs des marques des vêtements Marks & Spencer et Asos. Selon les témoignages, ils auraient reçu moins d’un euro par heure travaillée et auraient été embauchés par un tiers qui les payait dans la rue.
Durant leur journée de travail, d'une durée de 12 heures, les mineurs auraient eu pour tâche de repasser les vêtements destinés au marché britannique.
#Turquie: des enfants payés 12€/jour pour fabriquer les uniformes #Daeshhttps://t.co/NDkk5FUgy4pic.twitter.com/b5T1yfMQGL
— RT France (@RTenfrancais) 7 juin 2016
De plus, ce n’est pas la seule violation qu'ont découverte les journalistes de la BBC en Turquie. Certains réfugiés auraient été exposés à des composants chimiques nocifs alors qu'ils décoloraient des jeans pour le compte de la marque Mango sans moyens de protection adaptés.
«Si quelque chose arrive à un Syrien, on le fera sortir comme un morceau de tissu», a fait savoir l’un des réfugiés dont le nom n'a pas été dévoilé aux journalistes de la BBC.
Les enseignes Next et H&M exploiteraient des enfants de #réfugiés syriens en #Turquiehttps://t.co/r2pJOCPMbDpic.twitter.com/ly3urSxaZA
— RT France (@RTenfrancais) 2 février 2016
De leur côté, les dirigeants de ces marques européennes de vêtements, à savoir Marks & Spencer, Asos, Mango et Zara ont démenti ces informations, précisant que lors des leurs propres enquêtes, ils n'avaient découvert aucun migrant mineur employé chez aucun de leurs fournisseurs turcs.
«Mango n’a aucune tolérance avec les pratiques décrites dans le programme Panoroma de la BBC», a précisé le porte-parole de Mango jeans.
Le travail des enfants n’est pas un problème nouveau en Turquie. Au début de l’année 2016, les sociétés H&M et Next avaient déjà reconnu avoir embauché des réfugiés syriens mineurs. En effet, certaines autres entreprises se sont abstenues de répondre à la question de savoir s'ils employaient des migrants syriens dans leurs usines.
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Pour le moment, la Turquie a accueilli plus de 2,2 millions de Syriens qui ont fui la guerre civile qui ravage leur pays depuis 2011. Environ 250 000 d'entre eux sont hébergés dans des camps près de la frontière mais la très grande majorité se sont installés dans les grandes villes du pays. Ils y vivent dans des conditions précaires, marquées par le travail au noir ou la mendicité, ce qui provoque régulièrement des tensions avec la population locale.