Deux avions belges ont bombardé un village syrien et tué six civils, selon les radars russes
Selon les autorités militaires russes présentes en Syrie, deux chasseurs F-16 belges sont responsables de frappes aériennes sur un village de la région d'Alep, ayant coûté la vie à six civils. Le gouvernement belge, de son côté, dément formellement.
La Russie a déclaré avoir reçu, sur ses radars, des indications démontrant que deux avions de combat belges, en provenance d'une base située en Jordanie, avaient attaqué le village de Hassadjek, dans la province d'Alep. Ce raid a causé la mort de six civils, mardi 18 octobre dernier.
La Belgique a immédiatement rejeté ces accusations, affirmant qu'aucun de ses six avions de combat engagés dans la coalition dirigée par les Etats-Unis n'avait survolé la région. Le Premier ministre belge, Charles Michel, a lui-même tenu à démentir l'implication de son pays, déclarant : «La Belgique n'a rien à voir avec ça», à la veille d'un sommet européen dans la capitale belge. Le ministère des Affaires étrangères belge a convoqué l'ambassadeur russe pour lui exprimer son mécontentement.
La Russie maintient ses accusations, preuves à l'appui
La Russie a néanmoins tenu à maintenir ses accusations. Elle affirme que «les informations détaillées à propos de l'opération conduite par les F-16 belges seront transmises à Bruxelles par les canaux diplomatiques et militaires» selon une annonce du général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère de la Défense russe.
En attendant, les autorités militaires russes ont d'ores et déjà livré des détails relativement précis. Selon elles, les avions ont bombardé le village aux alentours de 0h30, près de deux heures après leur décollage. Le raid aurait tué six civils et infligé des blessures à quatre autres. La Russie déclare également avoir suivi la trajectoire du vol des deux F-16 depuis la Jordanie jusqu'en Irak et en Syrie, ainsi que leur ravitaillement par un tank KC-135 américain aux abords de Deir ez-Zor.
Le général Igor Konachenkov résume la situation en avançant qu'il n'y a que deux explications possibles : soit le ministre de la Défense belge, Steven Vandeput «trompe de manière délibérée son peuple et le monde entier, soit ses subordonnés et les Américains mentent aux dirigeants belges.»
La confusion règne quant au sort des populations civiles en Syrie
«J'aimerais souligner que ce n'est pas la première fois que la coalition internationale conduit des frappes aériennes contre des cibles civiles, avant de nier leur responsabilité» a ajouté le général Konachenkov.
Il a poursuivi en rappelant des faits déjà dénoncés par la Russie, comme la prise pour cible «de mariages, d'enterrements, d'hôpitaux, de commissariats, de convois humanitaires et même de troupes syriennes au sol qui combattent l'Etat Islamique.»
La question des bombardements des populations civiles est l'un des enjeux les plus controversés sur le théâtre des opérations en Syrie. Les différentes forces en présence s'accusent mutuellement, au moment où la Russie vient d'annoncer qu'elle prolongeait sa trêve humanitaire pour permettre l'évacuation des civils hors d'Alep.