Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s'est rendu à Moscou le 6 octobre pour défendre le projet de résolution que la France compte présenter prochainement au conseil de sécurité de l'ONU. Lors d'une conférence de presse conjointe, son homologue russe Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie étudiait l'initiative française, mais avait l'intention de proposer ses propres amendements.
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Le ministre russe des Affaires étrangères a ajouté que la Russie souhaitait que la guerre contre le terrorisme en Syrie soit menée collectivement, ajoutant cependant qu'au stade actuel, les Etats-Unis et leurs alliés dans la coalition ne parvenaient pas à garantir une distinction claire entre l'opposition syrienne modérée et les groupes terroristes.
Œuvrer pour toutes les populations d'Alep, à l'est comme à l'ouest de la ville
A propos du chaos qui règne à Alep, Sergueï Lavrov a indiqué que Moscou était très préoccupée par la situation humanitaire dans laquelle se trouvait la ville et œuvrait à aider la population.
Mais pour lui, les Nations unies devraient se soucier de la situation de tous les habitants d'Alep et pas uniquement de la partie orientale de la ville, celle qui se trouve sous le contrôle des rebelles. Ce n'est actuellement pas le cas, estime la Russie, Washington se préoccupant plus d'aider les populations de la partie orientale d'Alep, au détriment de la partie occidentale, contrôlée par l'armée gouvernementale syrienne.
Le 6 octobre, l'envoyé de l'ONU pour la Syrie, Steffan de Mistura, a averti que l'Est d'Alep pourrait être détruit d'ici deux mois si l'action militaire dans la ville se poursuivait.
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L'envoyé spécial de l'ONU propose un «deal» au djihadistes
Par ailleurs, alors que l'armée syrienne soutenue par l'aviation russe, cible les militants de l'Est d'Alep après que les groupes djihadistes, dont le groupe Al-Nosra, ont violé à plusieurs reprises le cessez-le-feu selon Moscou et Damas, Staffan De Mistura a exhorté les djihadistes de quitter la ville, en disant être prêt à les accompagner physiquement et personnellement.
«Si vous [al-Nosra] décidez de quitter la ville, dans la dignité et avec vos armes, pour vous rendre à Idlib ou ailleurs, je suis prêt à vous accompagner personnellement et physiquement», a martelé Staffan De Mistura.
Sergueï Lavrov a salué l'initiative, ajoutant que le plan de l'envoyé de l'ONU avait «au moins le mérite d'être basé sur une analyse très attentive».
Tout scénario militaire exclu
Si Washington affirmait ne plus exclure la force militaire pour faire pression sur la Russie si la voie diplomatique ne fonctionnait pas, Sergueï Lavrov a déclaré que dans ses échanges privés avec John Kerry, le secrétaire d'Etat américain n'avait jamais évoqué une quelconque décision militaire, rappelant que les Etats-Unis, l'Iran et la Russie avaient toujours exclu l'utilisation de la force en Syrie, notamment dans la déclaration que nous avons adoptée à l'automne dernier.
Par ailleurs, la France tout comme la Russie, restent persuadées qu'il n'y a pas d'alternative aux négociations, Jean Marc Ayrault ayant appelé à la reprise du dialogue à Genève.
Au sujet de nouvelles sanctions contre la Russie, Moscou appelle au «bon sens»
Alors que récemment, le Wall Street Journal avait écrit que les autorités allemandes envisageaient la possibilité d'imposer de nouvelles sanctions économiques contre la Russie en raison de la politique poursuivie par Moscou en Syrie, Sergueï Lavrov est revenu sur ce sujet, indiquant que le bon sens devait prévaloir sur la volonté de l'Occident de blâmer Moscou.
«Je souhaite que le bon sens prévale sur la volonté de l'Occident de blâmer la Russie, afin que l'on puisse parvenir à l'instauration d'une vraie normalisation de la situation dans différentes régions du monde, en Syrie bien sûr, mais également dans tout le Moyen-Orient, ainsi qu'en Ukraine. Pour cela, il nous faut nous baser avant tout sur les intérêts des peuples qui y vivent», a insisté Sergueï Lavrov.
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