Pour sa dernière intervention en tant que président des Etats-Unis devant l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU), Barack Obama a prononcé un discours très optimiste et presque passionnel. Dans sa vision du monde, les Etats-Unis sont une superpuissance bienveillante et, surtout, capable d'abnégation. Il a aussi rappelé l'attachement de la nation au «destin manifeste» de la démocratie (de marché).
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Barack Obama a en outre appelé ceux qui «croient en la démocratie» à s'en faire les vibrants avocats. Mais tout n'est pas rose dans le monde démocratique et, citant la rengaine selon laquelle elle reste le moins mauvais des régimes possibles, le président américain a concédé que la «démocratie n'était pas sans défauts».
Nous, dirigeants qui nous faisons les avocats de la démocratie à l'étranger, nous devrions travailler dur afin de donner un meilleur exemple chez nous
Dans une autocritique finement élogieuse, Barack Obama a déploré, selon lui, l'exclusion des citoyens, tant américains qu'européens des décisions les concernant : «En Europe, Bruxelles, pourtant bien intentionnée, s'est trop éloignée du rythme pulsatile des élections nationales», a-t-il déclaré, constatant que «trop souvent, les dirigeants dans les grandes capitales oublient qu'ils doivent être inspirés par l'engagement civique venant de la base vers le sommet».
Et plutôt que d'«exporter» la démocratie pour l'imposer du «sommet vers la base», le président sortant, après bientôt huit ans de pouvoir à la tête du pays réputé comme le plus puissant du monde, a exhorté les pays démocratique à faire tout leur possible pour montrer l'«exemple chez eux». Il avait peut-être en tête les émeutes raciales qui secouent régulièrement les Etats-Unis.
Les Etats-Unis, une «force du bien»
Et justement, la pauvreté, il faut la combattre, a rappelé le chef d'Etat américain. Les pays les plus riches doivent donc faire plus pour réduire le fossé entre les nations les plus riches et les plus pauvres.
Comment ? D'abord en s'en remettant au leadership des Etats-Unis, une «force du bien» et l'un des rares pays capable, selon le président, «de regarder au-delà de ses petits intérêts» égoïstes, à la différence de la Russie et de la Chine qu'il a accusées de fournir des armes à leurs voisins et de militariser des récifs et des rochers, faisant allusion au conflit territorial en mer de Chine méridionale.
Les traités de libre-échange comme solution
Ensuite ? En promouvant l'économie de marché à l'échelle globale. Le président s'est ainsi fait l'avocat des traités de libre-échange tels que le TAFTA (Traité de libre-échange transatlantique) entre l'Union européenne et son pendant pour la zone du Pacifique, connu sous le nom d'Accord de partenariat transpacifique. «L'intégration à l'économie globalisée a rendu la vie meilleure à des milliards de personnes», s'est-il félicité, ajoutant : «Le monde est à bien des égards moins violent et plus prospère que jamais», faisant valoir que les traités de libre-échange, en cours de négociations (secrètes), bénéficieraient aux populations.
En guise de testament politique, enfin, Barack Obama – également prix Nobel de la paix – a appelé les dirigeants des nations à ne «pas encourager la notion d'identité qui pousse à dénigrer les autres», incitant les peuples à rejeter toute forme de racisme et à «travailler ensemble» à l'«intégration» dans un monde globalisé.