«S'il y a un incendie, cela pourrait générer un nuage particules radioactives qui pourrait contaminer l'Europe», a déclaré un ancien cadre du site de traitement de déchets nucléaires de Sellafield dans le comté de Cumbria (nord-ouest de l'Angleterre). Inquiet des conditions de sécurité qui règnent sur ce site, ce dernier s'est confié à l'émission Panorama de la BBC, évoquant de possibles incidents dans les silos de déchets ou dans l'usine de retraitement.
A ses yeux, les risques sont importants. L'ancien cadre affirme que certaines zones de Sellafield, qui traitent et stockent quasiment tous les déchets nucléaires du Royaume-Uni, n'ont pas suffisamment de personnel pour fonctionner dans une sécurité optimale. Il y a eu 97 incidents entre juillet 2012 et juillet 2013 dans les zones en sous-effectifs, selon les chiffres que s'est procurés la chaîne britannique.
Autre révélation du documentaire, plus de 2 000 bouteilles contenant du plutonium et de l'uranium radioactif, normalement destinées à un stockage temporaire, sont présentes sur le site. Malgré les efforts déployés par les exploitants de Sellafield pour traiter ces déchets, certains des contenants commencent à se dégrader.
«C'est incroyable. Il n'est pas pensable que l'usine puisse fonctionner sans le personnel nécessaire pour garantir une sécurité suffisante. Il n'y a pas d'excuse», s'est indignée la député Meg Hillier interrogée par l'émission Panorama :
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Un porte-parole du site de Sellafield a réagi au reportage de la BBC, avant sa diffusion : «La sécurité est notre priorité et Sellafield est sûr. Nous opérons dans l'une des industries les plus régulées du monde et nos mesures de sûreté sont excellentes et s'améliorent constamment.»
L'affaire de Sellafield est le deuxième scandale touchant le nucléaire au Royaume-Uni cette année. L'ex-sous-marinier britannique William McNeilly avait en effet révélé les failles sécuritaires sur le dispositif de défense nucléaire Trident. Selon l'ancien militaire, ces sous-marins arpentant les mers et les océans du globe en transportant des missiles nucléaires, représentaient un important danger pour le Royaume-Uni, ainsi que pour les populations situées à proximité des submersibles. Face au vieillissement et à la potentielle dangerosité de cette flotte, le Parlement britannique a voté cet été le renouvellement des sous-marins à l'horizon de 2030.
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