La vice-présidente du tribunal de grande instance, Catherine Buchser-Martin, a jugé que les travaux effectués au bois Lejuc représentaient du défrichement et non du déboisement comme l'affirmait l'Andra. Elle a donc ordonné la suspension des travaux et la remise en état des lieux, environ huit hectares.
Le défrichement, selon le code forestier, est l'action de «détruire l'état boisé d'un terrain et de mettre fin à sa destination forestière» et nécessite une autorisation de la préfecture, que l'Andra peut encore demander.
Objet de contestation depuis près de 20 ans, le projet Cigéo d'enfouissement de déchets radioactifs à Bure, aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, doit accueillir les déchets les plus radioactifs, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue, à 500 mètres sous terre.
Assignée en référé par huit associations et quatre habitants de Bure, l'Agence pourra en revanche continuer à ériger le mur qu'elle construit depuis plusieurs semaines autour de la zone de travaux, a estimé la juge, «dans la mesure où l'Andra a obtenu l’autorisation du maire pour la clôture».
Ce mur, haut d'environ deux mètres, en béton, vise à empêcher les opposants au projet, installés non loin, d'occuper le bois comme ils l'ont déjà fait, afin de freiner les travaux. C'est dans le bois Lejuc que seront installées les cheminées d'aération des kilomètres de galeries souterraines dans lesquelles seront stockés les déchets nucléaires les plus radioactifs, si le projet Cigéo voir le jour.
Après le vote le 11 juillet d'une loi sur la réversibilité, l'Andra doit déposer à l'horizon 2018 la demande d'autorisation de création du centre de stockage. Si elle est acceptée, les premiers travaux de construction pourraient commencer en 2021.
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