Envoyée en retenue pour une robe dos nu
Une adolescente canadienne a été suspendue de son lycée après que sa robe a été qualifiée de «distraction sexuelle», faisant se lever une armée de soutiens sur les réseaux sociaux.
«C’en est trop», a déclaré Lauren Wiggins, 17 ans, sur son compte Facebook, ajoutant en avoir «marre des commentaires qui nous font sentir qu’on ne peut être bien dans ses vêtements sans être dans la provocation». La jeune fille se dit excédée par la «discrimination contre nos corps», et plaide pour un changement des mentalités dans notre société.
La robe de l’étudiante de terminale – dos nu, descendant jusqu’au chevilles, mais laissant apparaitre ses épaules et une partie de son dos – a été qualifiée d’«indécente» et de «distraction sexuelle» pour ses camarades de classe.
Le code vestimentaire visible sur le site internet de l’école informe que «tous les étudiants doivent être habillés de façon à ne pas perturber le programme d’enseignement, ni violer les standards acceptables et raisonnables de propreté, de sécurité et de décence, laissés à l’appréciation du directeur et de l’administration de la Harrison Trimble High School».
L’adolescente a posté sur sa page Facebook la lettre qu’elle a écrit au directeur-adjoint Shane Sturgeon.
«Dans la société d’aujourd’hui le corps de la femme est constamment discriminé et hyper sexualisé au point que nous ne pouvons même plus nous habiller dans les vêtements dans lesquels nous nous sentons bien sous peine d’être accusé/taxé de verser dans la provocation. Cette façon de penser injuste envers les femmes est absolument absurde. Le fait que les représentants de l’autorité , bien souvent des hommes, peuvent dire à des jeunes femmes qu’elles feraient mieux de couvrir leurs épaules et leur dos parce que c’est «indécent» et «une distraction» est très gênant».
«Si cela vous inquiète tant qu’un garçon dans cette école soit distrait par le haut de mon dos et mes épaules, alors c’est lui qui devrait être renvoyé chez lui pour apprendre à se contrôler», a-t-elle ajouté.
«Oui, je comprends qu’il y a des restrictions sur ce qu’il faut ou ne faut pas montrer, mais cela s’applique à ceux qui montrent leur maillot de bain, ou leurs sous-vêtements», a-t-elle ajouté.
«Les écoles sont des unités de construction sociale dans la vie d’un adolescent qui sont censées enseigner comment communiquer et développer des relations avec autrui, et aussi apprendre à propos de soi-même et qui on veut devenir», a-t-elle dit en guise de conclusion.
Jeudi après-midi, le post de Lauren Wiggins a été partagé plus de 1 200 fois et de nombreux commentaires, dont celui de son père qui ne voit «rien de provocant» dans la façon de s’habiller de sa fille.
«Peut-être que tes professeurs devraient savoir qu’un garçon de 16-18 ans a la sève qui monte pour trois fois rien !! Dis à tes profs de m’appeler – je suis sûr que je trouverai quelque chose à leur dire !!!»
#JeNeSuisPasCharlie#JePorteMaJupeCommeJeVeux#liberte@GKBhambra@SaraNAhmed@DrImogenTyler@WritersofColourpic.twitter.com/KklOImCXc4
— Education Researcher (@educ_research) 6 Mai 2015
En France, un débat sur le code vestimentaire et l’école s’est ouvert à la fin du mois d’avril dernier, quand Sarah, 15 ans, a été interdite d’entrer dans l’école en raison de sa jupe «trop longue», en contradiction selon la directrice de l’établissement avec la loi sur la laïcité. Celle-ci interdisant tout signe religieux ostentatoire, la responsable de l’école a interprété la loi de manière «large», a rapporté le journal L’ardennais. La polémique avait fait naître le hashtag #JePorteMaJupeCommeJeVeux et fait s'enflammer les réseaux sociaux.
#JePorteMaJupeCommeJeVeux donc tu portes ta jupe trop courte c'est pas bien, trop longue c'est pas bien, jsuis blasée
— Ayawa (@thetrueheloise) 28 Avril 2015