Le Burundi plongé dans l’incertitude
Au lendemain de l’annonce de la destitution du président Pierre Nkurunziza par l’ex-chef du renseignement burundais de violents combats ont repris dans la capitale Bujumbura. La localisation actuelle du président reste inconnue.
Jeudi matin, les tirs ont repris à Bujumbara, au Burundi, entre les partisans du président Nkurunziza et les protestataires. Les combats sont concentrés autour du siège de la télévision nationale, qui reste pour le moment sous le contrôle des troupes loyalistes, d’après l’AFP. Des témoins ont par ailleurs fait état de l’attaque des bâtiments des radios indépendantes RPA (Radio publique africaine) et Renaissance durant la nuit par les forces loyalistes.
#Burundi : la RPA est en flammes, des parties du bâtiment menacent de s'écrouler @RFIpic.twitter.com/h192Kn5x44
— Sonia Rolley (@soniarolley) 14 Mai 2015
Les affrontements entre partisans du président en exercice et les protestataires ont repris de plus belle mercredi, après la déclaration du général Godefroid Niyombare annonçant la destitution de Pierre Nkurunziza. Des centaines de personnes ont pris part aux combats.
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— RT France (@RTenfrancais) 14 Mai 2015
Entretemps, la localisation du président burundais reste incertaine. L’annonce de sa destitution a été faite au moment où Pierre Nkurunziza se trouvait en Tanzanie, à l’occasion du sommet de la Communauté d'Afrique de l'Est consacré précisément à la situation au Burundi. Selon le ministère de l’intérieur, après l’annonce de sa destitution, le président aurait quitté le pays par avion pour rejoindre Bujumbara. Cependant, le général Niyombare avait annoncé la fermeture de l’aéroport de la capitale burundaise ainsi que celle de tous les postes-frontière. Des sources tanzaniennes ont par la suite fait savoir à la BBC que le président Nkurunziza avait décidé de rester en Tanzanie.
L’ex-chef du renseignement burundais, Godefroid Niyombare, destitué par le président en février 2015, a annoncé mercredi qu’il avait démis Pierre Nkurunziza de ses fonctions à cause de la décision de ce dernier de se porter candidat à un troisième mandat présidentiel consécutif, ce que la Constitution interdit. Cependant, le président souligne que lors de son premier mandat, il n’a pas été élu par le peuple mais nommé par le gouvernement, une éventualité que la Constitution burundaise n’évoque pas en détails. Saisie pour faire la lumière sur cette question, la Cour constitutionnelle a confirmé la légitimité de la candidature de Nkurunziza mais ses membres auraient subi de fortes pressions de la part des autorités avant de rendre leur décision.