Pour rentrer aux Etats-Unis, les douanes pourraient vérifier vos propos sur les réseaux sociaux
Le service de protection des frontières des Etats-Unis souhaite que les touristes sans visa arrivant sur le sol américain communiquent leurs identifiants utilisés sur les réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter ou Instagram.
«La collecte de données des réseaux sociaux améliorera le processus existant d’enquête et donnera au DHS (Département de la sécurité intérieure) plus de visibilité sur une éventuelle activité nuisible. Cela fournira des outils supplémentaires aux analystes et enquêteurs.» C'est ainsi que le service des douanes américain présente sa nouvelle proposition, inscrite dans le registre Fédéral, l'équivalent du journal officiel.
Dans le cadre d'un séjour de moins de 90 jours aux Etats-Unis, les ressortissants des pays participant au programme d'exemption de visas (principalement des pays européens plus le Chili, la Nouvelle-Zélande et l'Australie) peuvent se contenter de remplir en ligne une «Electronic System for Travel Authorization» (demande d'autorisation de voyage). Les voyageurs sont ainsi invités à livrer différentes informations aux autorités américaines, notamment sur leurs ressources financières et leurs activité professionnelle.
Si cette nouvelle disposition venait à être adoptée, les autorités américaines pourraient donc être autorisées à demander à ces voyageurs, dans le cadre de cette demande d'autorisation, des informations sur leur activité en ligne, notamment les identifiants de leurs comptes Facebook, Twitter...
Mais cette proposition suscite plusieurs critiques, notamment sur le respect de la vie privée. De plus, l'efficacité d'une telle mesure est très relative, puisque chaque individu peut avoir plusieurs comptes ou peut tout simplement mentir et déclarer qu'il n'est pas présent sur tel ou tel réseau social.
La porosité des frontières américaines avait été particulièrement critiquée après les attaques du 11 septembre 2001. Depuis, les autorités américaines ont considérablement enrichi leur arsenal juridique pour contrôler et vérifier l'identité et les motivations de chaque individu posant pied sur le sol américain.
Les citoyens ont jusqu'au 22 août pour apporter commentaires et suggestions à ce projet, après quoi il passera en examen officiel.