La France et l'Allemagne ont préparé un projet pour l'UE après le Brexit
Après la victoire du Brexit, les ministres des Affaires étrangères français et allemand ont développé un nouveau concept d’Union caractérisé par un degré d’intégration très élevé de ses membres, esquissant les contours de cette UE du futur.
Le document, baptisé Une Europe forte dans un monde d'insécurité a été publié le 27 juin sur le site internet du ministère allemand.
Accédez au document Une Europe forte dans un monde d'insécurité
Le nouveau concept pour l’UE est né en réaction à la décision des Britanniques de sortir de l’UE, confortant le point de vue de la France et de l’Allemagne qui estime que davantage d’Europe est nécessaire.
#Sapin est sceptique à l'idée d'1 nouveau traité européen après le #Brexit, la suite sur >>> https://t.co/9Pworfybyfpic.twitter.com/dyglGZyfCS
— RT France (@RTenfrancais) 27 juin 2016
Le document publié sur le site de la diplomatie allemande prévoit «agenda sécuritaire européen» face aux menaces «intérieures et extérieures». Avant tout, les deux ministères proposent de bâtir une «politique européenne d'Asile et de migrations» grâce à laquelle on verra «le premier système multinational de gardes-frontières et garde-côtes dans le monde» dirigée par une «Agence européenne de l’asile».
Sur le plan économique, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier demandent des «ajustements» pour satisfaire les pays qui portent le fardeau d'austérité, tels que l’Italie, le Portugal, l’Espagne et la Grèce qui avait aussi menacé de sortir de l'UE.
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Les ministres évoquent également dans le document le renforcement de la convergence économico-budgétaire et proposent de créer un budget commun pour les pays de l'union monétaire.
Un projet de «super Etat européen» ?
Il est intéressant de constater qu’à la veille de la publication de ce document, la chaîne de télévision polonaise, TVP, avait révélé l'existence d'un projet portant le même nom, également imputé à Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier, mais dont le contenu est beaucoup plus ambitieux.
Ce projet diffère considérablement de celui qui a été présenté le 27 juin car il fait état d'une volonté franco-allemande de créer un «Etat européen uni articulé autour des pays les plus forts de l'UE actuelle».
NASZ NEWS: Superpaństwo zamiast Unii Europejskiej – ultimatum Francji i Niemiec #wieszwiecejhttps://t.co/Op4fFJfIoW
— TVP Info (@tvp_info) 27 juin 2016
D’après le document cité par les journalistes polonais, les pays membres de ce nouvel Etat perdraient le droit d’avoir leur propre armée, services de sécurité et code pénal. Les Etats membres ne pourraient par ailleurs plus disposer de leur propre banque centrale ni de leur monnaie pour «défendre leurs intérêts [nationaux]».
Jean-Claude Juncker : «Le Brexit n'est pas un divorce à l'amiable» https://t.co/8YtPjpnniTpic.twitter.com/D30ZVa9xbt
— RT France (@RTenfrancais) 25 juin 2016
En outre, les Etats membres de cette nouvelle Union «perdraient le contrôle de leurs propres frontières et des procédures de répartition des migrants sur leur territoire». Les journalistes ont aussi indiqué que Frank-Walter Steinmeier évoquerait l’introduction d'un système de visas unifié et d'une politique extérieure commune.
A l'heure actuelle, on ne sait pas si le document mentionné par les journalistes polonais est un faux ou si, après sa publication, les ministres français et allemand ont décidé d'en présenter une version plus édulcorée.
Angela Merkel se tient à l’écart
La chancellerie allemande a rapidement relativisé la portée de ce document, soulignant qu'il constituait la «réflexion» de ministres mais n'engageait pas Angela Merkel. Depuis le vote du Brexit, cette dernière appelle à l'inverse à la patience et à la retenue.
#Merkel et @fhollande veulent une sortie rapide du #RoyaumeUni, découvrez pourquoi sur: https://t.co/0CccOiN7KLpic.twitter.com/qMk20S2gYa
— RT France (@RTenfrancais) 27 juin 2016
«Nous sommes dans une phase où il y a beaucoup de réflexion et de documents. C'est bien ainsi [...] c'est un apport à la discussion qui est bienvenu», a déclaré son porte-parole Steffen Seibert, tout en soulignant qu'au final cette réflexion «doit être mené dans le cercle des 27».
Le sommet européen, prévu de longue date, aura lieu les 28 et 29 juin à Bruxelles.