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«On ne permettra pas la présence israélienne» : Abbas veut que l’OTAN remplace Tsahal en Cisjordanie

Les leaders palestiniens veulent que l’OTAN remplace Tsahal en Cisjordanie dans le cadre d’un accord de paix durable et de la solution à deux Etats. Paris soutient la tenue d'une conférence après la rupture des négociations menées par Washington.

«Maintenant nous discutons de l’initiative française. Son objectif doit être de mettre en œuvre la visions de deux Etats, sur la base de l’accord de 1967 sur les frontières avec Jérusalem-Est constituant la capitale de l’Etat palestinien, pour que les deux pays puissent vivre côte à côte, dans la sécurité, la stabilité et la paix, si tant est qu'Israël cherche la paix», a fait savoir le président palestinien Mahmoud Abbas dans un discours lors de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères réunis au Caire.

Au cours de cette réunion extraordinaire de la Ligue arabe, les chefs des diplomaties arabes ont adopté une résolution soutenant «l'initiative française et tous les efforts arabes et internationaux» pour des pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens.

Allant des négociations de paix précédentes et jusqu’à ce jour, l’autorité palestinienne insiste sur le fait que la Cisjordanie doit faire partie de sa nation souveraine et que la présence de l’armée israélienne représente une violation de leur droit à s'administrer. Tandis que les Nations unies qualifient la Cisjordanie et la bande de Gaza de territoires occupés, Israël les considère comme disputés.

L’idée d’introduire les forces de l’OTAN dans le pays du Moyen-Orient a été annoncée par Mahmoud Abbas au cours des négociations de paix précédentes. Selon l’idée initiale, l’armée israélienne doit rester dans l’Etat palestinien pour une période de transition de cinq ans après quoi elle sera remplacée par les forces de l’OTAN ainsi que par une police arabe palestinienne et des unités de sécurité.

Tel Aviv insiste de son côté pour que les forces israéliennes restent en Cisjordanie afin de se protéger de la menace perçue du «terrorisme palestinien». Pour solidifier ses revendications, outre la présence militaire, Israël construisait des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, refusant plusieurs fois de négocier le statut de Jérusalem.

Le mois dernier, la Palestine a salué l’initiative de la France de tenir une conférence internationale visant à faire redémarrer une nouvelle série de pourparlers de paix après que les deux Etats ne sont pas parvenus à atteindre un accord en avril 2014. Cependant, le Premier ministre israélien a rejeté cette initiative, indiquant que «la meilleure façon de résoudre le conflit entre Israël et la Palestine, c’est par la voie de négociations directes bilatérales».

Les représentants de 20 pays, y compris les Etats-Unis, l’Egypte et l’Arabie saoudite et la Jordanie assisteront la semaine prochaine à la réunion ministérielle à ce sujet, soutenue par la France. Israël et la Palestine n’y participeront pas. La France espère convoquer une conférence internationale en automne, en présence des Israéliens et des Palestiniens.

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