Manuel Valls a entamé un délicat déplacement de trois jours en Israël et dans les Territoires palestiniens. Inauguration d'une centrale solaire construite par EDF Energies Nouvelles près d'Ashdod (ouest), rencontre avec des start-ups françaises à Tel-Aviv, allocution devant des étudiants français et israéliens francophones. Le Premier ministre français a souligné que tous les aspects de sa visite étaient «importants».
Dans les faits, elle est largement dominée par le projet français de réunir une conférence internationale pour relancer l'effort de paix, moribond depuis l'échec de la dernière initiative américaine en 2014. Le soutien palestinien est acquis. En revanche, Manuel Valls devrait faire face à une opposition maintes fois exprimée quand il rencontrera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou lundi 23 mai.
«Le chemin est étroit»
Il y a une semaine, Benjamin Netanyahou a mis en doute devant le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault «l'impartialité française», en brandissant le vote par Paris d'une décision de l'Unesco qui a provoqué la colère israélienne. Devant la vigueur des objections, Manuel Valls a insisté sur le fait qu'il venait en «ami» et a assuré que la France n'avait pas de parti pris parce que la paix est «dans l'intérêt de tous», Israéliens comme Palestiniens.
«Le chemin est étroit», a-t-il admis dans le quotidien palestinien Al-Ayyam, et les Français sont «lucides, déterminés et modestes». Répondant à l'une des inquiétudes israéliennes, il a, comme Jean-Marc Ayrault avant lui, pris ses distances avec les déclarations faites en janvier par l'ancien chef de la diplomatie Laurent Fabius, selon lesquelles la France reconnaîtrait l'Etat palestinien en cas d'échec de l'initiative.
«Dire aujourd’hui quand nous reconnaîtrons l’Etat palestinien, c’est acter par avance l’échec de notre initiative», a affirmé Manuel Valls.