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Donald Trump a suffisamment de délégués pour être le candidat républicain à la présidentielle

Le milliardaire a franchi un cap historique jeudi 26 mai en atteignant la majorité de délégués requise pour l'investiture républicaine à la présidentielle américaine de novembre, un exploit en conclusion d'une longue campagne iconoclaste.

Lors d'une conférence de presse à Bismarck, dans le Dakota du Nord, Donald Trump a revendiqué avoir «passé la barre» après l'estimation, par plusieurs médias américains, de l'obtention d'au moins 1237 délégués par le milliardaire. Et ce grâce à l'appui de plusieurs délégués qui n'étaient jusqu'à présent pas dans son camp. 

Faisant ainsi un pas vers la Maison Blanche, le républicain a répondu à Barack Obama qui, en marge d'un sommet du G7 au Japon, a estimé que «nombre des propositions qu'il a formulées [démontraient] soit une ignorance des affaires du monde, soit une attitude cavalière».

L'actuel président américain a aussi expliqué que nombre de dirigeants de la planète se disaient «surpris» par le succès de Donald Trump.

«Il ne connaît rien aux affaires. C'est bien de surprendre les gens, a répondu à distance Donald Trump, car de nombreux pays de notre belle planète abusent totalement de nous.»

Grâce à sa stratégie anticonformiste, l'extravagant Trump, quasi-néophyte de la politique, a su faire face à la concurrence de 16 autres candidats aux primaires, dont une nouvelle génération de républicains richement financés comme Ted Cruz et Marco Rubio.

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Donald Trump, qui n'avait plus de concurrents depuis début mai était déjà devenu de facto le candidat du parti, mais il n'avait pas encore techniquement atteint le nombre de délégués lui garantissant la victoire. Selon le décompte établi par plusieurs médias américains, c'est désormais chose faite.

Les derniers rivaux de Donald Trump ont abandonné à l'issue de la primaire de l'Indiana, après laquelle Donald Trump a été adoubé par un nombre croissant de responsables du parti, à l'exception notable du président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui dit soutenir le milliardaire seulement si ce dernier se montrait prêt à faire des concessions idéologiques. 

Frayeur pour Hillary Clinton

Chez les démocrates, Hillary Clinton devrait parvenir à l'investiture le 7 juin prochain, lors des scrutins démocrates en Californie et dans cinq autres Etats. Mais le sénateur Bernie Sanders continue activement sa campagne.

Donald Trump oriente désormais son combat contre sa probable adversaire démocrate, qu'il continue de qualifier de «malhonnête».

La publication mercredi d'un rapport très critique de l'inspecteur général du Département d'Etat sur l'utilisation par Hillary Clinton d'un serveur privé de messagerie pour communiquer lorsqu'elle était à la tête de la diplomatie américaine (2009-2013), a joué en la faveur de Donald Trump, des républicains et de la majorité d'Américains qui considèrent que la démocrate n'est pas digne de confiance.

Une défaite le 7 juin face à Bernie Sanders ne devrait pas remettre en cause l'investiture d'Hillary Clinton, mais s'avèrerait coûteuse pour l'image de rassembleuse qu'elle tente de se construire.

«Maintenant, les choses deviennent sérieuses. Cet homme, qui est un danger public incompétent, a le travail le plus important du monde à portée de main», a lancé Hillary Clinton sur MSNBC, tâchant de tourner la page des primaires.

Donald Trump a encore rassemblé plusieurs milliers de personnes dans le Dakota du Nord puis dans un meeting à Billings, dans le Montana - un Etat traditionnellement conservateur où il a annoncé qu'il ne reviendrait sans doute pas d'ici à la présidentielle.

«Je veux me concentrer sur une quinzaine d'Etats», a-t-il annoncé. «Je veux concentrer mon énergie sur les Etats qui peuvent pencher d'un côté ou de l'autre» à la présidentielle de novembre.

Parmi les cibles électorales du candidat : Floride, New York, Michigan, Ohio... et la Californie, qui n'a pas voté pour un républicain depuis 1988.