Autriche : l'extrême droite aux portes du pouvoir, selon les premières estimations
Ce dimanche se joue en Autriche le second tour de l’élection présidentielle, et après une campagne centrée sur les enjeux migratoires, le candidat du parti d'extrême droite FPÖ est en bonne position pour l'emporter face au candidat écologiste.
Le second tour de l’élection présidentielle a lieu ce dimanche 22 mai en Autriche. Le candidat du Parti de la Liberté (FPÖ), Norbert Hofer, est le favori des sondages face au candidat écologiste Alexander Van der Bellen.
Les premières estimations à 17 h laissaient toutefois entrevoir un scrutin plus serré que prévu, avec pour l'instant 50,2% des voix pour Norbert Hofer et 49,8% pour Alexander Van der Bellen:
Erste Hochrechnung: Hofer mit 50,2 Prozent - Mehr im Live-Blog: https://t.co/uYllXW29gr
— HuffPost Deutschland (@HuffPostDE) 22 mai 2016
A 17h45, les deux candidats sont au coude à coude, avec le léger passage en tête du candidat écologiste dans les dernières estimations:
Estimation très très serrée en #Autriche pour le second tour de l'élection présidentielle... pic.twitter.com/X4xfoX9dpd
— Arnaud Clément (@ArnaudClement36) 22 mai 2016
Le 24 avril au premier tour, les partis traditionnels des sociaux-démocrates (SPÖ) et des conservateurs (ÖVP) ont été balayé, récoltant à peine 11% des voix chacun tandis que le FPÖ récoltait 35% des suffrages, et le candidat écologiste 21,3%. C'est un bouleversement complet du champ politique autrichien, dans lequel le SPÖ et l'ÖVP se partageaient le pouvoir depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ergebnis der Bundespräsidentschaftswahl inklusive Wahlkartenprognose #BPW16pic.twitter.com/uNENWzAC10
— ORF Breaking News (@ORFBreakingNews) 24 avril 2016
Ingénieur en aéronautique de 45 ans, partiellement handicapé depuis un accident de parapente en 2003 Norbert Hofer pourrait bien remporter la présidence de la République autrichienne, provoquant un véritable séisme politique en Europe. Eurosceptique et hostile à l’immigration, le candidat a fait de la crise migratoire le cœur de sa campagne. Pour rappel, l'Autriche accueillie 90 000 demandeurs d’asile lors de crise des réfugiés en 2015, soit plus de 1% de sa population.
Une élection présidentielle qui inquiète... ou qui réjouit
«A la perspective de voir la droite pure et dure et l'extrême droite l'emporter, je me sens obligé de dire que je ne les aime pas», a déclaré vendredi 20 mai Jean Claude Junker dans le journal Le Monde. Quelques jours plus tôt le mercredi à la sortie du conseil des ministres, le porte parole du gouvernement Stephane le Foll annonçait quant à lui que «Le ministre des Affaires étrangères (Jean-Marc Ayrault) était assez inquiet à propos des résultats possibles de cette élection présidentielle».
Si certain sont inquiets, d’autres responsables politiques européens s'étaient félicités de la présence de FPÖ au second tour, comme le Front National dont il est l’allié au Parlement européen.
Mes plus sincères félicitations à nos amis du #FPÖ pour ce résultat magnifique. Bravo au peuple autrichien 🇦🇹 ! MLP #BPW2016
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 24 avril 2016
En théorie, le président de la République autrichien dispose de prérogatives formelles importantes, comme celles de révoquer le gouvernement, de dissoudre le Parlement ou de nommer des fonctionnaires. Dans la pratique, les présidents autrichiens se sont illustrés depuis 1945 par un rôle essentiellement protocolaire, laissant au chancelier l'essentiel du pouvoir exécutif. Norbert Hofer a d’ores et déjà prévenu qu’il serait quant à lui «un président actif» en cas de victoire. Ainsi, le FPÖ a annoncé de nouvelles élections législatives si il venait à remporter l'élection présidentielle, pour provoquer un changement de gouvernement et nommer un nouveau chancelier (actuellement Christian Kern social-démocrate à la tête d’une coalition gouvernementale).
Les premiers bureaux de vote ont ouvert tôt ce dimanche, les résultats officiels seront annoncés à 19 heures.