L’Office de police criminelle de l’Union européenne, Europol, va mettre en place des mesures visant à démanteler les réseaux de trafic de réfugiés clandestins afin de mettre la main sur de potentiels terroristes essayant de s’infiltrer en Europe, a expliqué Manuel Navarrete, haut-représentant d'Europol, dans une interview au journal espagnol El Pais.
«Europol est en train d’exercer son influence par l’intermédiaire du Centre européen de lutte contre le terrorisme, établi à cet effet en 2016, qui rassemble également les informations relatives à d'autres délits, tels que le trafic d’armes ou les crimes financiers, qui peuvent être mêlés au terrorisme», a par ailleurs expliqué le représentant d’Europol.
Manuel Navarrete a également ajouté que «la Commission avait proposé une révision de la directive de 2002 pour combattre les crimes terroristes, se concentrant à identifier les personnes qui peuvent voyager à des fins terroristes et à lutter contre le financement du terrorisme».
Les terroristes utilisent les «flux de milliers de réfugiés» venant en Europe en se déguisant afin se fondre dans la masse, a souligné le haut-représentant du centre de lutte anti-terroriste d’Europol, concluant que le vrai risque étaient «ici».
En février, le directeur d'Europol, Rob Wainwright, avait tiré la sonnette d'alarme en déclarant que 5 000 djihadistes se déplaceraient sans difficultés en Europe. «L'Europe est actuellement confrontée à la menace terroriste la plus élevée depuis 10 ans», avait confié le directeur dans une interview au journal allemand Neue Osnabrucker Zeitung.
Le commandant de l’OTAN en Europe, le général Philip Breedlove, avait également averti que des terroristes, des criminels et des combattants étrangers profitaient du flot de réfugiés pour s’infiltrer en Europe. Le président russe Vladimir Poutine avait par ailleurs demandé au Service fédéral de sécurité (FSB), au début de l’année 2016, de surveiller soigneusement les gens arrivant aux frontières de la Russie sous le statut de réfugiés.