Le Premier ministre turc ne briguera pas de nouveau mandat au congrès de son parti

Le Premier ministre turc ne briguera pas de nouveau mandat au congrès de son parti Source: Reuters
Ahmet Davutoglu
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Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a annoncé ne pas présenter sa candidature au vote du congrès de son parti et sera donc remplacé. Des divergences entre lui et le président Erdogan seraient à la source de cette annonce.

«J’ai décidé que, pour l’unité du [parti au pouvoir], un changement de président était plus approprié. Je ne considère donc pas être candidat au congrès ayant lieu le 22 mai», a fait savoir Ahmet Davutoglu au cours de sa conférence de presse à Ankara, cité par l’agence d’information Anadolu. En effet, en Turquie il est d’usage que le responsable du parti au pouvoir devienne Premier ministre.

Il a aussi souligné ne pas avoir l’intention d’être candidat en l’absence d’un consensus. «Je n’ai pas de sentiment d’échec ou de regrets dans la prise de cette décision», a-t-il conclu, ajoutant que la résignation «n’était pas mon choix mais une nécessité».

L’annonce de sa démission intervient après une réunion cruciale entre le président et le Premier ministre qui s’est déroulée le 4 mai au soir, pendant presque deux heures au palais présidentiel, à Ankara, sans qu’aucune déclaration officielle ne soit faite au terme de la réunion.

Un individu proche du dossier a cependant expliqué, sous couvert d’anonymat, que le Parti au pouvoir (AKP) tiendrait un congrès pour décider de son leadership dans quinze jours environ, et que l’actuel Premier ministre n’y serait pas candidat, a rapporté Bloomberg.

Selon la source, le Premier ministre comptait, la veille de leur réunion, demander à Recep Tayyip Erdogan de respecter ses fonctions et de lui laisser faire son travail ou il se verrait contraint d’organiser une convention du parti. Les deux hommes ont, de toute évidence, échoué à s’accorder.

Tensions entre Erdogan et Davutoglu

Recep Tayyip Erdogan a dirigé la Turquie pendant plus d’une décennie en que Premier ministre et s’est efforcé de renforcer son emprise sur le pouvoir après avoir pris les fonctions de président en 2014. Il a néanmoins du faire face à nombre de malentendus avec son successeur, pourtant désigné, Davutoglu.

Les rumeurs quant à des tensions au sein du parti se font entendre depuis presqu’un an et le président turc a, ces derniers temps, fait quelques commentaires qui semblaient cibler directement Ahmet Davutoglu.

Le chef de l’Etat turc a qualifié d’exagérée l’importance de l’accord offrant aux citoyens turcs le déplacement sans visas dans les pays européens, alors que le Premier ministre le juge comme la principale victoire de son parti.

En savoir plus : La Commission européenne propose une exemption de visas sous conditions pour la Turquie

Un autre signe que Ahmet Davutoglu est tombé en disgrâce est la décision, prise par l’instance dirigeante de l’AKP et datant du 29 avril, de retirer à Ahmet Davutoglu le pouvoir de nommer les responsables du parti à l’échelle locale. Cette initiative a été orchestrée par ses rivaux alors que le Premier ministre était en visite au Qatar.

Mercredi 4 mai, Recep Tayyip Erdogan a remarqué que «les gens ne [devaient] pas oublier comment ils [avaient] obtenu leurs positions». Ces propos ont été interprété comme une pique à l’adresse directe de Davutoglu, qui a rapidement gravi les rangs du parti AKP, depuis le poste de conseiller du ministre des Affaires étrangères pour devenir Premier ministre.

Le Premier ministre turc nie de son côté tout conflit avec le président. Il a promis n’avoir jamais prononcé un mot contre Recep Tayyip Erdogan, plaçant son amitié pour lui au-dessus de tout. «Pas une seule parole négative à l'encontre de notre président n'est jamais sortie de ma bouche et jamais il n'en sortira», a déclaré le chef du gouvernement.

«Une révolution de palais»

Kemal Kilicdaroglu, le leader du Parti républicain du peuple (CHP) et principal parti d’opposition, a souligné jeudi que l’éviction du Premier ministre turc était en ligne avec sa volonté d’établir une présidence forte, la qualifiant de «révolution de palais».

La démission de Davutoglu ne doit pas être perçue comme un problème interne à la vie du parti, tous les partisans de la démocratie doivent résiste à cette révolution de palais», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse dans le quartier général du CHP à Ankara.

La chute de la lire

Après la confirmation qu'un schisme important était en train de prendre place au sein de l'AKP, la lire turque a sensiblement chuté, de 4,5%, plongeant à son plus bas depuis octobre 2008.

Outre les problèmes de change que cela implique, si la convention devait être confirmée, cela signifierait que la Turquie plonge à nouveau dans une crise politique, sans doute pire que les précédentes et qui aura probablement pour issue une concentration du pouvoir d'Erdogan. Les consequences d'une telle crise pourraient être terrible pour l'Europe alors que des millions de réfugiés sont bloqués en Turquie et regardent vers l'Europe.

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