Un nouvel Idomeni dans les Alpes en cas de fermeture de la frontière entre l'Autriche et l'Italie ?
L’installation d’un poste-frontière au col de Brenner entre l’Autriche et Italie pourrait entraîner la création d’un nouveau camp spontané de migrants, comme celui d’Idomeni, estime un politicien allemand.
Alors que les autorités autrichiennes ont commencé à construire un point de passage à la frontière avec l’Italie en plein cœur des Alpes, Manfred Weber, homme politique allemand et président du groupe Parti populaire européen, s’est rendu sur place pour se rendre compte lui-même la situation.
D’après lui, il est fort possible que la zone de Brenner devienne un «deuxième Idomeni» avec des milliers des gens s’accumulant du côté italien de la frontière. En s’exprimant auprès des journalistes, Manfred Weber a indiqué la nécessité de dialogue entre les deux pays, rapporte le site The Local.
A son tour, Othmar Karas, un politicien autrichien opposé aux mesures adoptées par Vienne, a partagé cette opinion. «Quiconque souhaite fermer le col de Brenner n’a rien appris de l’histoire, ni de l’Autriche, ni de l’Europe», a-t-il souligné.
Le poste-frontière du col de Brenner doit être équipé prochainement d'un dispositif de contrôle militarisé pour parer à une éventuelle hausse des flux migratoires illégaux, selon les annonces du gouvernement autrichien. Le ministre autrichien de la Défense Hans Peter Doskozil a indiqué que cette zone de la frontière pourrait être complètement fermée en cas de circonstances exceptionnelles.
#Macédoine : nouveaux #affrontements entre #migrants et forces de l’ordre https://t.co/FUVqxDj79epic.twitter.com/H5hNKtxpt3
— RT France (@RTenfrancais) 13 avril 2016
Le 3 avril, plusieurs centaines d'Italiens et d'Autrichiens ont manifesté en faveur de l'accueil des réfugiés au col de Brenner, point de passage entre les régions italienne du Haut-Adige et autrichienne du Tyrol, à quelque 1 300 mètres d'altitude. Les forces de l'ordre avaient fait usage de spray au poivre pour repousser un groupe de manifestants qui tentait de forcer un cordon policier.
Quelques milles de réfugiés logent dans le camp à ciel ouvert d’Idomeni à la frontière gréco-macédonienne. Certaines familles ont déjà quitté les lieux, acceptant la proposition des autorités de les transférer dans d'autres camps mieux aménagés, alors que d’autres manifestent leur intention de se rendre en Macédoine d’où elles poursuivront leur route pour atteindre l'Europe du Nord.